Florian Forestier
- Editeur : Belfond (19 août 2021)
- Langue : Français
- Broché : 336 pages
- #Basculer #NetGalleyFrance
Ce roman pré-apocalyptique se construit dans un monde en équilibre précaire, une instabilité qui depuis presque deux ans nous contraint de modifier nos modes de vie, avec à la clé un lexique que nous n’aurions jamais imaginé inclure dans notre vocabulaire ordinaire.
Si le début qui s’attarde sur le destin en marche d’une jeunesse privilégiée et appelée à occuper des postes décisifs dans l’administration de ce pays m’a plutôt lassée, mon intérêt s’est éveillé lorsqu’un virage dans la narration, met le focus surune sorte de secte réfugiée dans une forêt bourguignonne, et se préparant à affronter l’effondrement. Car si le récit s’attarde beaucoup sur les tergiversations d’un pouvoir désemparé devant les manifestations évidentes des conséquences de l’incurie du vingtième siècle inconscient, les citations en exergue en début de chaque chapitre donnent clairement le ton : quelque chose d’irrémédiable est amorcé et le point de non-retour est franchi.
C’est à la fois un constat sociologique et un débat politique, ramené à une intrigue centrée sur des personnages qui donnent une dimension de proximité à ce drame qui se joue tous les jours autour de nous.
C’est assez terrifiant, mais la conscience qui, peu à peu se fait une place dans nos esprits d’humains individualistes peut rendre fataliste, et ductile :
« Le président peut annoncer un confinement éternel ou une guerre, une police secrète l'arracher en pleine nuit à son appartement. Une canicule épouvantable noyer l'atmosphère de vapeur noire. Le répertoire est si riche, on peut n'être jamais déçu. Non, cela ne s'arrêtera plus. La vie ne sera plus jamais douce »
Premier roman brillant, dont le sujet bien actuel ne peut laisser indifférent.
Merci à Netgalley et aux éditions Belfond
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