Lionel Shriver
- Éditeur : Belfond (19 août 2021)
- Langue : Français
- Broché : 384 pages
- #LionelShriver #NetGalleyFrance
Tellement fan de cette autrice américaine, que je crains de ne pas être objective. Il n’empêche que ce nouvel opus de Lionel Shriver, Quatre heures, vingt deux minutes et dix huit secondes est un coup de coeur, un vrai !
Le thème abordé a quelque chose d’universel, le vieillissement, inéluctable à moins d’avoir quitté cette vallée de larmes avant de pouvoir constater les dégâts insidieux du temps !
Le couple vedette a récemment rejoint le club des sexagénaires, Remington vient d’être licencié, et Serenata souffre d’une arthrose avancée des genoux, et reste très réticente à confier ses articulations défectueuses aux bons soins d’un chirurgien orthopédiste. Dur pour cette sportive qui ne souhaite pas du tout ajouter le qualificatif d’ancienne à cette définition d’elle-même.
C’est ce moment compliqué que Remington choisit pour se consacrer à une nouvelle passion, le running, et pas en coureur du dimanche : il vise ni plus ni moins le marathon, même si sa première tentative l’a péniblement transporté à huit cent mètres de chez lui !
C’est le début d’une escalade qui met à mal le couple et ce qu’il reste de leur famille !
Lionel Shriver a le don pour camper des personnages très représentatifs , auxquels il est possible immédiatement, sinon de s’identifier, au moins de reconnaitre dans ces portraits les anonymes de la vraie vie, que l’on a forcément croisés un jour.
C’est l’occasion de dénoncer la société de consommation, car, ce qui fut gratuit naguère, avec une paire de chaussures de sport basique, est devenu un business florissant, proposant matériel, appli et tarifs d’inscriptions aberrants !
Plus encore, le fonctionnement des aficionados regroupés au sein de club a tout de la secte, vouant un culte au corps.
On apprécie aussi le constat d’échec éducatif de nos héros, dont les enfants ont opté pour des parcours peu banals !
400 pages addictives : j’attends le prochain !
Lionel Shriver est une auteure et journaliste américaine. Élevée dans une famille aux valeurs religieuses importantes (son père étant pasteur presbytérien), elle changea de nom à l'âge de 15 ans, forte de sa conviction selon laquelle les hommes avaient la vie plus facile que les femmes.En 2005, elle gagne le prix Orange pour "We Need to Talk About Kevin", un roman à suspense avec une étude approfondie sur l'influence de l'ambivalence maternelle sur la décision du personnage de Kevin d'assassiner sept étudiants de son école. Le livre a créé de grandes controverses avant de devenir un succès.
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