Arnaud Rozan
- Éditeur : Plon (19 août 2021)
- Langue : Français
- Broché : 272 pages
Après l’horreur de premiers chapitres, récit détaillé de circonstances qui ont amené une bande d’énergumènes à torturer à mort la famille d’un jeune garçon accusé d’avoir agressé une fillette blanche, la lecture se poursuit la boule au ventre, avec l’angoisse de devoir faire face à d’autres scènes insoutenables. Et l’espoir aussi que si l’auteur a permis à Sydney, le gamin accusé à tort, de survivre, l’étendue des possibles lui réservera peut-être un avenir plus radieux.
Le Sud est un espace maudit pour tous les descendants des cueilleurs de coton, même cinquante ans après l’abolition de l’esclavage, et Sydney, après une convalescence longue dans la seule clinique qui avait accepté de l’accueillir après son lynchage, grâce à l’autorité du Dr Campbell, part pour Chicago, seul, pour tenter de retrouver ce frère putatif, cet ami imaginaire qui hante ses insomnies et l’accompagne lors de crises séquellaires.
Les maigres éléments issus de ce que le Dr Campbell lui a révélé des faits et les flashs de souvenirs évanescents le guident sur les pas d’ancêtres irlandais.
La description très réaliste des scènes d’horreur sur lesquelles s’ouvre le roman, certes utile sur le plan pédagogique pour prendre conscience de la barbarie humaine, est superflue quand on ne se fait plus d’illusions quant aux bas instincts de fanatiques avinés. Souffrance inutile.
Ce réalisme contraste avec le façonnage méticuleux de la langue, dont le lyrisme dépasse parfois le seuil de l’interprétable. D’autant que se mêlent les délires et les faits avérés sur le parcours de Sydney.
Passé la dernière page, subsiste une impression de nausée et une incertitude sur ce qu’il faut en retenir, d’autant que je ne suis pas certaine d’avoir tout compris.
Ce type de récit touche en moi des points sensibles et l’émotion est trop forte pour que je puisse apprécier les procédés littéraires et les qualités de la narration.
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