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Le premier jour du printemps ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

Nancy Tucker

Traduction (Anglais)  : Carine Chichereau










Le thème de ce roman risque fort de me hanter longtemps; C’est un sujet peu abordé, même dans la littérature la plus noire. C’est bouleversant et terriblement déstabilisant.


On est dans le coeur du sujet dès le premier chapitre. Le plaisir, proche de la jouissance qu’éprouve cette petite fille de huit ans lorsqu’elle étrangle volontairement le petit frère d’une de ses camarades de classe, un bébé de deux ans, fait frémir. 


Rapidement, on comprend ce qui a pu amener cette gamine à un tel acte, un père absent, une mère démissionnaire, incapable de prévoir ne serait-ce qu’un peu de vivres pour sa fille qui s’invite  partout où elle peut pour quelques heures soulager sa faim, un raisonnement altéré et une inconscience des réalités de la vie et de la mort. 


Ce qui est plus fort encore, c’est que l’on suivra le parcours de l’enfant qui finira pas être démasquée, et après avoir purgé sa peine, deviendra elle-même mère. Une mère sous haute surveillance, cela s’entend. 


Le récit est écrit à hauteur d’enfant, avec ses lacunes grammaticales et ses approximations, ce qui induit, malgré l’horreur, une grande compassion pour cette petite, victime autant que coupable.


Roman éprouvant et marquant, et terriblement efficace. 


336 pages les Escales 17 mars 2022

#LePremierJourduprintemps #NetGalleyFrance 





J'avais envie de lui dire que depuis que j'avais tué Steven, je me sentais vachement plus en sécurité qu'avant parce que c'était de moi que les gens devaient se méfier, et être celle dont il fallait se méfier, y avait rien de plus sécurisant. 

*

Je me suis dit qu'une autre fois je retournerais leur demander si je pouvais avoir le tricycle, vu qu'ils n'en avaient plus besoin. Il était petit, mais moi aussi, et c'était dommage de gâcher un tricycle en parfait état juste parce que son propriétaire est mort.


*

enfin bref, voila comment je savais qu'être mort, c'était pas pour toujours. Pas définitif. Les gens qui disaient le contraire, soit ils mentaient, soit ils étaient bêtes, parce que moi, je connaissais deux personnes qui étaient vraiment revenues de chez les morts. Le premier, c'était mon papa, le deuxième, c'était Jésus.






Nancy Tucker est née et a grandi dans l'ouest de Londres. Elle a passé la majeure partie de son adolescence dans et hors de l'hôpital souffrant d'anorexie mentale. À la sortie de l'école, elle écrit son premier livre, THE TIME IN BETWEEN (Icon, 2015) qui explore son expérience des troubles alimentaires et du rétablissement. Son deuxième livre, C'ÉTAIT QUAND LES GENS COMMENÇAIENT À S'INQUIÉTER (Icon, 2018), traitait plus largement de la maladie mentale chez les jeunes femmes. 
Diplômée de l’université d’Oxford en psychologie expérimentale, Nancy Tucker travaille au sein d’une unité de soins psychiatriques au Royaume-Uni. Le Premier Jour du printemps est son premier roman. 
(Source : Babelio)





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