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Ton absence n'est que ténèbres ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Jón Kalman Stefánsson











Sur les recommandations d’amies chères et fiables, cette lecture, découverte de l’auteur a été une plongée dans un abîme de questionnement.


L’ambiance est d’emblée étrange, déstabilisante. Un narrateur amnésique, près d’un personnage énigmatique, dans une église islandaise. Puis l’histoire se met en place, à partir des épitaphes sur les tombes du petit cimetière. Se met en place, mais lentement, bizarrement, comme si l’on assistait à l’écriture en direct, l’écrivain se réveillant de temps à autre pour reprendre contact avec la réalité, la préparation d’une fête, ou pour se perdre plus encore en compagnie de son étrange interlocuteur. Les 608 pages permettront de s’y retrouver, dans cette saga familiale complexe, faite de pertes et de retrouvailles, de rendez-vous manqués et de passions délétères. Mais sur le chemin, au fil des pages, le voyage est souvent chaotique.


L’écriture elle-même a de quoi surprendre : beaucoup de redites, de phrases répétées, donnant au récit des allures de chants antiques. C’est très bavard. L’histoire de ces personnages tiendrait certainement sur la moitié du volume. Mais en serait sans doute plus insipide. 


On ne peut pas passer à côté de la bande-son, omniprésente, comme en témoignent les nombreuses pages de référence en fin d’ouvrage. Les références littéraires sont aussi remarquables bien qu’un peu moins appuyées que la play-list. 


Je retenterai surement l’expérience, pour l’ambiance islandaise, pour les pas de côté aux confins du fantastique (Stefánsson serai-il le Murakami islandais ? ), et pour les personnages (j’ai particulièrement aimé Gudridur, la transfuge de classe),  mais c’est quand même un peu long. 


Impossible pour moi de savoir si ce roman est fidèle au style habituel de l’auteur. Ou  s’il représente une rupture par rapport aux précédents romans. Hâte de le découvrir en lisant les avis des aficionados qui me l’ont recommandé. 


608 pages Grasset 5 janvier 2022





Nous portons perpétuellement en nous le passé, continent invisible et mystérieux qui affleure parfois, quelque part entre le sommeil et la veille. Un continent ont les montagnes et les océans influent en permanence sur les couleurs du temps et le chatoiement de lumière que nous abritons.

*

Le futur nous permettra peut-être de découvrir que des comportements aujourd'hui considérés comme les seuls acceptables sont dans le meilleur des cas des foutaises voire le signe de préjugés et de haine de la pire espèce.

*

C'est ainsi, nous avons nos moments que le bonheur bénit, puis la joie disparaît, elle se change en passé, un passé qui ne revient jamais. Et la mélancolie est notre souvenir des bonheurs disparus. 
L'histoire de l'humanité.

*

Ils s'effacent lorsque le pasteur-chauffeur me demande si Émile Zola est arrêté dans le cadre de l'affaire Dreyfus. Il me pose la question à deux reprises tout en s' insurgeant contre l'injustice avec l'aide d' Edith Piaf et d'une spatule à crêpes.








Jón Kalman Stefánsson est un romancier, poète et traducteur islandais, né en 1963. Il a reçu de nombreuses distinctions dans l’ensemble des pays où son œuvre est traduite. En France, son roman "D’ailleurs, les poissons n’ont pas de pieds" ("Fiskarnir hafa enga fætur", 2013), prix Millepages, Meilleur livre étranger 2015 Lire, a été finaliste du prix Médicis étranger.
En janvier 2022, est publié chez Grasset « Ton absence n’est que ténèbres » qui obtient le Prix du Livre du Livre Étranger 2022 (France Inter/ Le Point).  




1 commentaire:

  1. Comme je suis une de ces fans de Jon kalman dont tu parles, j'ai quand même aimé ce livre , mais je dois reconnaitre qu'il n'a pas suscité le même enthousiasme que les précédents. Bien sûr la trilogie "Entre ciel et terre " et encore davantage je crois "D'ailleurs les poissons n'ont pas de pieds". Dans ces deux là l'auteur a vraiment des personnages qu'il suit, moins nombreux, donc plus faciles à identifier et dans une continuité qui n'existe pas dans le dernier. Même moi j'y ai trouvé des longueurs, et je suis sûre que tu aimeras (rais) les autres !!
    Marie Hélène

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