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La parade des imbéciles ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Davis Grubb





Ils sont trois, fraîchement libérés de prison. L’un deux y a passé quarante-sept ans. Le petit pécule qui lui a été attribué s’est transformé au cours de ces nombreuses années en une somme plus que rondelette, qu’il compte bien récupérer à la banque pour aller aux bout de ses rêves et de ceux de ses deux compagnons : ouvrir un magasin. Mais dans ces années où l’Amérique vit des moments dramatiques sur le plan économique, ils sont plus d’un à se mettre en travers de cette tâche simple qui consiste à présenter le chèque à la banque pour empocher la somme. Des hommes de main les traquent et sont prêts à tout pour contrarier ce projet.


Outre le fait que l’on attache immédiatement à ce trio qui a purgé sa peine (le plus jeune d’entre eux à quatorze ans et a passé trop de temps dans cette prison pour un crime qu’il n’a pas commis) et on vit avec angoisse leurs efforts désespérés pour survivre et accomplir leur destinée. 


On saisit bien le contexte historique, qui ruinait du jour au lendemain des familles qui se retrouvaient à la rue. Toutes les fragilités de ce pays apparaissent à travers le propos romanesque.


Les dialogues au ton juste sont criants de vérité. L’ambiance est résolument celle du western un genre qui mérite qu’on s’y attarde, car il est le support idéal pour développer une analyse historique de ces années difficiles 


Une excellente lecture.


368 pages Sonatine 8 septembre 2022

#LaParadedesimbéciles #NetGalleyFrance 









Le soleil se trouvait mi-hauteur dans le ciel de l'Ouest, au-dessus de l'Ohio qui étincelait comme une fosse de diamants par-delà les vieux saules penchés sur le rivage.À l'est se dressait Glory, une petite ville de Virginie occidentale, et, au loin, les collines violacées et bordées de vergers, sinueusement scintillante. Le vent retenait son souffle. Et pourtant, par intermittence, comme la robe d'un cheval de trait sous les piqûres d'une nuées de mouche, la lumière appalachienne semblait tressaillir


*


Je croyais que l'on pouvait quitter Glory en honnêtes gens. En américains. C'était une question de fierté. Et d'ailleurs, qu'est-ce qu'on est censé fuir ? À part lui ? On a rien fait, nous. Rien qui nous donne une raison de fuir. La seule chose à craindre, c'est Oncle Doc et son fusil à pompe. Nous n'étions pas des criminels jusqu'à maintenant.








Davis Grubb, (1919-1980) passionné de peinture, est surtout connu pour ses romans et nouvelles, navigue entre les thrillers et les histoires fantastiques. 


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