Abonnés

Lalalangue ⭐️⭐️⭐️

 Frédérique Voruz











Confidences livrées pour délivrer, pour exorciser les séquelles d’une enfance bousculée, de celles qui demandent une bonne dose de résilience pour s’en sortir.


Pas de coups, pas de viol, non, mais un mode de vie trop excentrique pour ne pas déborder la sphère familiale. Il faut dire que les parents ont une histoire de couple peu banale : un accident d’escalade, une jambe en moins pour madame et la perte des jumeaux à naître, une folie douce pour monsieur, qui ne trouve d’autres remèdes à ses névroses que de concevoir une ribambelle d’enfants. Frédérique est la dernière.


Le ton est alerte, parfois proche de la colère, qui s'apaisera peu à peu lorsqu’une évocation fera surgir un éclairage nouveau, au gré des séances sur un divan lacanien. 


On ne peut même pas parler d’une relation mère fille toxique : il s’agit davantage d’une pathologie psychiatrique pour cette mère imprégnée d’une religion à la logique parfois bancale et animée d'une rancoeur qui ne s'adresse pas à la bonne cible. Conséquence de l’accident fondateur, ou terrain déjà miné qui aurait de toute façon abouti à une décompensation un jour ou l’autre ? On ne refera pas l’histoire, mais on peut tout de même saluer la force de caractère de l’enfant devenue adulte et qui suit son propre chemin rédempteur. 


Le texte est une adaptation d’une version théâtrale, et on le ressent à la lecture. Mais j’ai apprécié malgré tout le ton enlevé, sans apitoiement  et la conviction tonitruante des propos.

Les illustrations, de la main de l’autrice, apportant un dimension supplémentaire très agréable à ce récit.



Merci à Babelio et aux éditions Harper Collins

208 pages Harper Collins 5 octobre 2022

Masse critique privilégiée Babelio







Ma mère ne parlait qu’en lapalissades : 


« Comme on fait son lit on se couche. »

« Qui peut le plus peut le moins. »

« Mieux vaut trop que pas assez. »

« Ce qui est fait n’et plus à faire. »


Avec une sorte d'air de fatalité exaspérant, acceptant toute la merditude de la vie comme une obligation immuable


*


Toutes ces furies ne rataient pas une messe mais étaient bien loin d’appliquer une once de charité chrétienne à domicile, assurant leur aller simple au paradis en se privant de tout moment agréable, mai éructant leurs petits geysers de frustration sur autrui, c’est à dire nous, les enfants.


*


Je me sentais comme une véritable imposture dans ce monde, persuadée que je devais m’infliger ce u’il y avait de pire, de plus sable et de plus détestable, certaine que je ne méritais pas autre chose.

Je prenais les restes.







Frédérique Voruz est comédienne, autrice, réalisatrice et illustratrice.













Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Article le plus récent

Navarre ⭐️⭐️⭐️⭐️

Articles populaires