Abonnés

Madjik ou l'incertitude ⭐️⭐️⭐️

 Julien Cabocel




























A travers une galerie de personnages que rien ne destinait à se rencontrer, Julien Cabocel nous dresse un portrait de la ville, dans sa course effrénée. La course qui lance trois jeunes gens dont la rapidité est gage de pérennité dans cette carrière de livreurs à vélo. Toujours plus vite, et toujours plus dangereusement. Comment Bassem et Kristell en viendront-ils à croiser sur leur chemin Lo, Tadjik et Diesel , c’es ce que le lecteur comprendra au fil des pages.


Julien Cabocel  fait preuve d’une belle empathie pour ces personnages, tous fragiles, tous en quête d’une réponse à des questions vaines, tous portés par uncourant global qui échappe à leur contrôle.


Etat des lieux peu réjouissant d’un milieu urbain déshumanisé, ou chacun tente de légitimer son existence et et simplement survivre, au risque d’affronter des situations dangereuses. 


L’écriture est vive, et entraîne sans répit le lecteur dans la course au rythme des exploit des livreurs. On est emporté sans pouvoir opposer de résistance dans ces trajets fous mais nécessaires. 



Un agréable moment de lecture .


180 pages Grasset 18 janvier 2023










Un surnom. Voilà à peu près tout ce que l’on sait les uns des autres. Et la plupart du temps, c’est largement suffisant pour ce que nous avons à nous dire en attendant devant les restaurants. Dans un surnom, on met ce que l’on veut de soi, tout ce qu’on voudrait être, et tant pis si rouler pour livrer des sandwichs n’a rien à y voir. 


*


Nous nous connaissons si peu finalement même si les fous rires sans raison au beau milieu d’un repas morose sont un ciment d’une solidité inaltérable. Comme les engueulades affreuses des parents dans lesquelles nous craignions d’être engloutis l’un et l’autre ou ces vacances d’été dans le jardin de nos grands‐parents, à Saint‐Jean‐de‐Mont, dans l’ombre de la grande maison bâtie pour durer toujours et qui avait passé plus vite encore que l’enfance. 


*


Dans ma poche, le téléphone vibre, une première commande tombe déjà. Il est cinq heures, Paris s’éveille et veut son petit déjeuner. 



Né en 1970, Julien Cabocel vit et travaille près de Paris.


 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Article le plus récent

La fin du sommeil ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

Articles populaires