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Et c'est ainsi que nous vivrons ⭐️⭐️⭐️⭐️

Douglas Kennedy 






Il suffit de quelques années pour qu’un monde en crise évolue vers le cauchemar que les plus avertis pressentaient : Les Etats-Unis, dans l’univers que dépeint Douglas Kennedy, sont devenus la caricature d’eux-mêmes. Séparés en deux communautés ennemies, les frontières qui les séparent sont hermétiques. Sam Stengel, dont les talents ont été repérés (et comment ne pas sélectionner les meilleurs sujets quand le moindre cycle de leur respiration, les calories ingurgitées ou dépensées et les déplacements les plus minimes sont immédiatement récupérés par les banques de données alimentées par des puces implantées sous la peau, rejetant au statut d’antiquités les montres ou smartphones du passé) a rejoint le réseau d’agents spéciaux chargés de lutter contre la confédération, un conglomérat d’états républicains. Elle est chargée d’une mission bien précise, éliminer une femme activiste et dangereuse. Elle découvrira rapidement que cette femme n’est pas une étrangère pour elle …


Ce roman d’anticipation glaçant, prend vite des allures de thriller, dont Douglas Kennedy maîtrise très bien les codes. On en arrive vite à tourner les pages à toute allure, ce que l’auteur déclare souhaiter : nous faire passer une nuit blanche sur ce livre !


C’est d’autant plus efficace que chacun a pu constater ces dernières décennies la vitesse à la quelle évolue en parallèle la technologie et la surveillance des individus. Rien de plus plausible que l’univers clos qu’il décrit. 


Quand aux dérives obscurantistes évoquées, elle n’ont rien non plus d’un délire: on ne peut que constater la régression des droits acquis dans nos nations modernes. 



Un excellent moment de lecture. 


338 pages Belfond 1er juin 2023

Traduction (Anglais) : Chloé Royer

 #DouglasKennedy #NetGalleyFrance









Le problème avec les artistes qui basculent dans les extrêmes, que ce soit au niveau politique ou social, disent, c'est que leur côté radical, gâche souvent le reste de leurs œuvres aux yeux du public. On se souvient uniquement d’eux pour leur misogynie, ou leur racisme.


*


À l'image des cellules biologiques qui nous composent, il est dans notre nature de nous diviser. L'histoire de l'humanité, individuelle et collective, n'est qu'une longue succession de schismes de ruptures. Nous brisons nos familles, nos couples. Nous brisons nos nations. Et nous rejetons la faute les uns sur les autres. C'est un besoin inhérent à la condition humaine : celui de trouver un ennemi proche de nous, afin de l'exclure en prétextant, ne pas avoir le choix. Vivre, c'est diviser.




Douglas Kennedy


Né en 1955, Douglas Kennedy est un écrivain américain qui décrit de manière très acerbe certains aspects des États-Unis d'Amérique.




 

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