Gaëlle Obiégly
Etonnant sujet d’inspiration pour ce roman (ou ce récit ?) qui a le mérite de l’originalité ! En effet, c’est un exercice inédit que de consacrer des pages, même si elles sont peu nombreuses , à un petit tas de papiers abandonné dans la rue !
La narratrice recueille l’amas comme on le ferait avec un animal abandonné et se livre a un développement introspectif autour du contenu de sa trouvaille. Sous forme d’un journal, qui justifie le choix du thème :
« Le journal a une pureté qui procède de son impureté. Il n’y a pas de sujet noble ni de dérisoire dans un journal intime »
Avec même un suspens qui tient le fil rouge, puisqu’un ticket de PMU permet de rêver à une fortune potentielle !
C’est inattendu, mais le charme de l’écriture maintient l’attention. La brièveté de l’écrit est plutôt un choix adroit, car il aurait dans doute été difficile de garder le cap sans s‘ennuyer avec un développement de plusieurs centaines de pages.
144 pages Bayard 10 janvier 2024
J'injecte une histoire là-dedans. C'est artificiel, j'aime bien. J'invente différentes histoires pour répondre au mystère du petit tas d'ordures dont émerge le spectre d'une destinée.
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Les vieux amis, les vieux couples, les familles répètent souvent les mêmes choses. Pour le plaisir de l'évocation qui fait, croit-on, revenir l'évènement. Juste sa légende, en fait.
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Je n'ai rien en tête, alors je philosophe. Autrement dit, j'apprends à mourir.
Née en 1971, Gaëlle Obiégly est une romancière française,
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