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Le gars qui allait quelque part ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

Michel Bezbakh 











D’emblée dès les premières lignes, on est frappé par le langage qui va être le mode d’expression du narrateur de ce roman. Style oral, lexique sans filtre et sans précaution oratoire, il s’exprime comme on parle à des potes, sans souci de la bienséance. On ressent immédiatement la colère qui anime cet homme qui a pris la route vers un but précis, que l’on découvrira à la fin, alors qu’il aura exposé une sorte de récapitulatif de ce qui l’a conduit là. 


Ce monologue intérieur est un bilan, il revient sur l’amour qu’il éprouve pour sa femme et le bonheur d’avoir engendré un fils. Un garçon dont il s’est détaché peu à peu jusqu’à la rupture. Pour des raison que l’on pressent rapidement, et que lui n’avait pas vu venir. 


Il a tout pour déplaire, cet homme, raciste, grossophobe, homophobe et pourtant peu à peu se dessine un autre personnage, émouvant celui-là. 


Ce parti pris d’un langage vulgaire, pari tenu jusqu’à la fin du récit, peut choquer mais a du sens, et surtout est un gage de la sincérité de ce que nous confie cet homme , au point de rendre le texte bouleversant. Malgré le caractère peu académique du style, On s’accroche à ces confidences sans retenue. Même les scènes érotiques, assez explicites, n’ont rien de choquant. 


Un roman qui m’aura marquée pour longtemps 


Merci aux éditions Buchet-Chastel pour l’envoi de ce service de presse numérique via NetGalley France. Cette chronique n’engage que moi. 


144 pages Buchet Chastel 22 août 2024

 #Legarsquiallaitquelquepart #NetGalleyFrance








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Ça me cassait toujours un peu les couilles, quand elle commençait à vouloir philosopher comme ça, d’autant que ses questions elles étaient souvent pas très fute-fute, genre pourquoi on travaille, t’aimerais bien être une fille, tu crois qu’on est seul dans l’univers et tout et tout, des trucs qu’on se demande quand on a cinq piges ou jamais de la vie. Mais pas à vingt-cinq ans .


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Perso, j'ai pas tellement les moyens de me payer des safaris en Afrique, donc c'est pratique les zoos, et tu vas pas me faire croire qu'ils sont pas heureux les éléphants dans les zoos, ils sont nourris logés blanchis, on s'occupe de tout, ils ont juste là à se pavaner, ils en ont rien à branler, ils se lèvent pas à six du pour aller au taf, ils ont pas besoin d'économiser pour leur retraite ou pour des études d'un gamin qui s'identifie à Cendrillon, ils ont une belle vie, sérieux, faut arrêter de casser les couilles avec les zoos.


Michel Bezbakh 


Michel Bezbakh est né huit mois avant la chute du mur de Berlin, a grandi en Essonne, aime le cinéma, le foot, le rock, la techno, les livres, la montagne, Berlin et Paris. Deux ans au CFJ, huit ans à Canal +, neuf ans à Télérama. L'écriture télé et l'écriture magazine nourrissent son imagination et sa plume, qu'il espère littéraires.

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