Gabriella Zalapì
Road trip italien pour une enfant de huit ans et son père. La mésentente de ses parents a abouti à cette situation que l’enfant tente de comprendre, en interprétant les bribes de conversation saisies au téléphone.
Loin des sentiers battus de l’enfance ordinaire, Ilaria va vivre un intermède déroutant. Complice obligée des dérapages de son père, excédée par son amour du whisky, elle n’a que son ours en peluche pour confident. Confiée pour un temps à un internat, puis à sa grand-mère, avant de retourner son père, c’est le récit d’une enfance ballotée, pendant deux ans, et qui deviendra le socle d’une personnalité que l’on devine rebelle.
L’autrice saisit sur le vif le ressenti de l’enfant, qui se base sur ses maigres connaissances pour comprendre, même si parfois malgré tout, le vocabulaire n’est pas celui d’une fillette de huit ans, il en ressort malgré tout une spontanéité qui inspire à la fois de la compassion et de l’admiration.
L’identification à une enfant jeune est un exercice très difficile. Il est ici transformé du point de vue de la psychologie , mais un peu plus limite pour l’écriture, trop mature. Et la fin m’a laissée sur ma faim.
C’est malgré tout un roman attendrissant et agréable à parcourir.
176 pages Zoé 23 août 2024
La voix de papa est tranchante. Je calcule sur le bout de mes doigts. Jeudi, vendredi, samedi, dimanche. Quatre jours. Et Ana ? J'aimerais protester, mais quand papa est nerveux, il vaut mieux se taire.
*
J'ai froid. Je dois dire à Maman que c'est papa qui m'a forcée à dire ça.
Cette pensée ouvre une fenêtre qui se referme aussitôt. Si je dis quoi que ce soit à maman, je trahirai encore une fois Papa.
Née en 1972, anglaise, italienne et suisse, Gabriella Zalapì a vécu à Palerme, Genève, New York, habite aujourd’hui Paris. Ses longs séjours à Cuba et en Inde ont également été déterminants pour donner corps à l’une de ses préoccupations essentielles : comment une identité se construit ? Artiste plasticienne formée à la Haute école d’art et de design à Genève, Gabriella Zalapì puise son matériau dans sa propre histoire familiale.
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