Adèle Yon
La colère qui l’anime est un sujet d’angoisse pour la narratrice : est-elle folle ? A t-elle hérité d’une pathologie dont souffrait peut-être son arrière grand-mère, recluse dans un asile d’aliénés et dont le destin est tu dans la famille ?
« Une histoire à tenir cachée, discrète, pour trouver sans bruit la réponse à la seule question qui me hante : Suis-je folle, moi aussi ? »
Il en résulte est une enquête complexe , histoire de lever le voile sur les non-dits familiaux et de comprendre cette malédiction qui semble se transmettre de mère en fille.
Le récit est documenté, mais il est aussi une tentative d’auto- analyse de la part de la narratrice, qui finalement découvrira que derrière les bribes d’observations médicales retrouvées, se cachent aussi une méconnaissance de la réalité et un constat plombant de la condition féminine il y a un siècle.
Certes, des progrès sont encore nécessaires, mais un certain nombre d’étapes ont été franchies, grâce à la pugnacité des pionnières !
Un récit très intéressant où l’intime se mêle au politique.
400 pages Sous-sol 6 février 2025
#MonVraiNomEstElisabeth#NetGalleyFrance
« Une histoire à tenir cachée, discrète, pour trouver sans bruit la réponse à la seule question qui me hante : Suis-je folle, moi aussi ? »
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Comme tous les gens un peu cultivés, j'ai lu sur Freud, bien évidemment, qui, si tu veux, mon avis, est un désastre complet. Il a fait du mal au monde d'une manière incroyable cet homme. Il n'a dit que des conneries. Il y a un niveau de conneries chez Freud, qui est difficile à imaginer.
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Il est impossible que deux personnalités aussi fortes que les nôtres puissent coexister sans frottements, sans que l’une ne cède généralement à l'autre. Et je crois que c'est la raison pour laquelle l’église demande à la femme d'obéir à son mari. Je vous demande de réfléchir sérieusement à cette idée, je crois que sa mise en pratique améliorerait beaucoup notre vie conjugale.
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Son internement est le signe d'un renoncement des médecins et d'un abandon de la famille. Betsy relève désormais du monde de l’asile.
Née en 1994 à Paris, Adèle Yon enquête, écrit et cuisine. Normalienne, chercheuse en études cinématographiques, c’est à l’occasion de sa thèse au sein du laboratoire de recherche-création SACRe qu’elle se lance dans l’écriture. Parallèlement, elle travaille à Paris et dans la Sarthe comme cheffe de cuisine.
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