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La brigade de Miss Morgan ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Janet Skeslien Charles 











La couverture et le titre évoquent une ambiance de cosy mystery ou de livre-qui-fait-du bien, mais  c’est un leurre : j’ai découvert un roman basé sur des faits réels et qui m’a beaucoup touchée !


Deux temporalités et deux lieux : les derniers mois de la première guerre mondiale en France, et 1987 à New-York .



Jessie travaille à la Grande Bibliothèque de New-York. Elle découvre des documents qui évoquent l’oeuvre des CARDS : 


En France l’armée allemande est en difficulté et pratique de la terre brûlée en pilonnant les villages qu’ils quittent. Les populations civiles sont profondément atteintes, tant par les deuils que par la disparition de leur maison et des bâtiments de leurs villages. A cette période, l’American Comité for Devastated France (CARD) intervient pour contribuer à la reconstruction. Parmi ces femmes, Jessie « Kit » Carson est chargée de créer une bibliothèque pour les enfants. Son enthousiasme et sa foi envers les bienfaits de la lecture contribueront à révolutionner le monde des bibliothèques …



Outre l’intérêt pour des personnages positifs et actifs, ce roman nous fait découvrir l’oeuvre de ces femmes dont l’altruisme est remarquable . Quant à Kit, ses idées sont si modernes que l’on s’étonne du temps qu’elles ont mis à se répandre dans notre pays. Faire des bibliothèques des tiers-lieux conviviaux, aller vers les lecteurs pusillanimes (quoique de mieux qu’une ambulance réformée pour aménager un bibliobus) , et proposer un classement intelligent qui permet de se débarrasser de poussiéreux catalogues. 


On baigne bien sûr dans une ambiance littéraire, car Kit ne manque pas d’échanger sur les romans qui l’ont construite, ou touchée. De nombreux auteurs classique sont évoqués, donnant l’envie de les relire.


En filigrane la fin de cette terrible guerre, et ses millions de morts. 


C’est passionnant, pour la découverte de ces bienfaitrices méconnues, émouvant pour les liens si fragiles que le contexte peut balayer en une nuit, autrement dit, un coup de coeur !


Merci à Netgalley et aux éditions Lattès pour ce service de presse 


368 pages Lattès 2 avril 2025

Traduction : Denyse Beaulieu 

TO Miss Morgan’s brigade 

#LaBrigadedeMissMorgan #NetGalleyFrance




Janet Skeslien Charles

Mon passage préféré de L'Appel de la forêt, c'est « mais, par-dessus tout, il se plaisait à courir, ainsi, dans la pénombre odorante, des nuits d'été, alors que la forêt murmure dans son sommeil, et que ce qu'elle dit est clair comme une parole articulée. À cette heure, plus profond, plus mystérieux, plus proche, aussi, l’Appel – la voix qui incessamment l’attirait du fond même de la nature »


*

D’après tous les livres que j'ai consultés, on pourrait croire que la population française se composait exclusivement d'hommes. Pourtant, pendant que ceux-ci combattaient, épouses, veuves, mères et filles avaient tenu le pays. Des femmes de bonne famille, qui n'avaient pas eu le droit de travailler ou d’étudier  à l'université étaient désormais censées être infirmières, médecins, institutrices, et fermières. Le bétail et les machines ayant été réquisitionnés pour l'effort de guerre, les femmes avaient elle-même labourer les champs comme des bœufs. Elles avaient travaillé pour nourrir leurs enfants. Qui écrit sur elles ?


*


Le faite d'être entourée de livres me remonter le moral. Dès lors que je pouvais retourner à la bibliothèque de mon esprit, j'avais le sentiment que je pouvais tout affronter.


*


Comme dans les meilleurs livres, la fin était aussi un début.


Née en 1971, Janet Skeslien Charles est originaire du Montana et depuis 1999, elle vit à Paris et travaille pour la bibliothèque américaine.


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