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La mer est un mur ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Marin Postel 











L'île de Quiésay , c'était comme un quartier qu’aurait recraché la ville portuaire de Longuemer, sur la côte, et qui serait parti s'écraser dans la Manche à vingt  kilomètres. Les mêmes marées sombres, le même granit bouffé par les lichens, les mêmes sentiers bordés de ronces et d’ajoncs. Aborder ici, pourtant, revenait à pénétrer dans un espace hors du monde.


C’est dans ce cadre un peu hors du temps, avec cette ambiance propre aux îles, même si elles ne se situent qu’à quelques encablures du continent, et ne s’étendent que sur quelques kilomètres carré, que prendra racine une histoire aussi sombre que romantique.


Cette île pour la famille de Joseph, c’est un refuge, un bonheur promis qui revient chaque année, à l’occasion des vacances, puisqu’ils font partie de cette population saisonnière, bien campée sur son territoire


Devenu adulte, il avait voulu élever de la même façon ses descendants, « la mer ici on l’aime et la partage de père en fils » 


et ne nouant quasiment aucune relation avec les hôtes des casemates , les îliens qui vivent de la pêche. Ces deux mondes qui ne se mêlent pas, ont cependant le même regard méprisant, pour les touristes à la petite journée. C’est ainsi, depuis longtemps et les frontières qui les séparent sont de celles qu’on ne franchit pas, avec une seule exception, la fête du 15 août !


Pourtant, Antoine, le frère de Joseph, est attiré par ce qui se vit dans le coeur de l’île, et se lie d’amitié avec Baptiste fils de pêcheur et futur pêcheur lui-même.


Même lorsque la narration évoque la douceur de ces vacances, tradition familiale, que le père tente de perpétuer pour transmettre cet art de vivre maritime à ses enfants, on pressent le drame.


Les pages sont hantées par l’angoisse de voir survenir une violence inéluctable, à l’aune de la force des sentiments évoqués. C’est en cela que ce récit est profondément romantique, et c’est ce qui fait son charme.


Roman initiatique qui explore avec pudeur les passions adolescentes, porté par une superbe écriture, qui m’a séduite dès les premières phrases. Un premier roman très réussi.


192 pages Phébus 16 janvier 2025







L'île de Quiésay , c'était comme un quartier qu’aurait recraché la ville portuaire de Longuemer, sur la côte, et qui serait parti s'écraser dans la Manche à vingt  kilomètres. Les mêmes marées sombres, le même granit bouffé par les lichens, les mêmes sentiers bordés de ronces et d’ajoncs. Aborder ici, pourtant, revenait à pénétrer dans un espace hors du monde.


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Devenu adulte, il avait voulu élever de la même façon ses descendants, « la mer ici on l’aime et la partage de père en fils » 


 

Marin Postel


Après ses études de droit, Marin Postel s’installe au Vietnam où il passera quatre années. 


De retour en France, il exerce différents métiers, qu’il sacrifie autant que possible à l’écriture. De ces heures perdues naissent principalement des poèmes mis en musique. "La mer est un mur" (2025) est son premier roman.


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