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Sous l'écorce la fureur ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 David Vall











En Colombie britannique, de nos jours, River vit avec son frère et son père, relativement protégés des affres de notre civilisation avancée : ils séjournent  en plein nature, à l’orée d’une forêt où l’on peut parfois encore voir des animaux sauvages, dont des ours. Et c’est justement sur l’abattage de l’un d’eux, qui importune les résidents du quartier, que débute le roman. Pour Elijah, cet événement est marquant. Cet enfant précoce est fasciné par la mort. A onze ans, son corps immature contraste avec l’étendue de ses connaissances, encouragé par son grand-père, lecteur assidu malgré les signes d’un abandon progressif de ses capacités cognitives. 


Le père a eu un passé professionnel compliqué et s’apprête à rejoindre une équipe de bucherons qui doit nettoyer une parcelle de forêt, ce que les activistes écologistes des environs réprouvent au point de menacer l’entreprise. 

Pour River, qui passe beaucoup de temps avec son ami Gabe, c’est aussi l’époque des premiers émois amoureux : Lilah est l’une des seules figures féminines de ce roman, l’autre étant la mère, disparue aux ans plus tôt. 


Digne héritier des romans américains de nature-writing, ce roman nous accompagne en peine nature, que l’auteur nous invite à connaître par les noms que la science a octroyés à tous ces insectes et ces plantes qui font la biodiversité, et ce avec une érudition remarquable. 


L’intrigue fait a part belle aux secrets qui hantent la famille et que le lecteur aspire à connaître. Que s’est-il vraiment passé pour la mère de ces deux enfants ? Et quand le drame se produit, les événements trouveront-ils une explication ? 


Outre le combat écologique, illustré par les propos des différents personnages, on est aussi, ne l’oublions pas, sur une terre colonisée, volée aux Premières Nations, spoliées et malmenées. Le sujet est habilement amené au coeur de l’intrigue 


Enfin la littérature n’est pas oubliée, représentée par le grand-père dont la bibliothèque recèle une mine de trésors, qui sont cités au hasard des pages. 


Un immense bonheur de  lecture , donc pour ce roman, foisonnant, dont on ne voudrait qu’il se poursuive encore après la dernière page tournée.


Merci à Netgalley et aux éditions Librinova.


502 pages Librinova 13 janvier 2025

#Souslécorcelafureur #NetGalleyFrance  









La terre, c'est la culture. La terre, c'est l'identité. Supprimer la terre, et vous supprimez tout le reste.


*


Il est toujours plus facile d'expirer, les péchés des ancêtres que les nôtres. On se dit que les générations futures seront là pour le faire à notre place.


*


River reconnaît les geais, qui cajactent, cacardent ou frigulotent, les merles d'Amérique qui jasent, mais aussi les troglodytes avec leur trilles stridents  et répétitifs.


*


La purshie tridentée et côtoie la bigelovie, puante dont les fleurs jaunes pas encore écloses, dégageront dès la fin de l'été une odeur désagréable.


David Vall 


David VALL est né en Normandie et vit aujourd'hui avec sa famille en Bretagne. Le jour, il est directeur de recherche en neurosciences du comportement dans un grand établissement public et responsable d'enseignement à l'université. La nuit, il écrit et peint sous un pseudonyme. 


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