La fleur de Dieu s’inscrit clairement dans le registre de l’anticipation, avec vue à très long terme, puisque nous sommes à plus de cinquante siècles de l’ère chrétienne. Avec un petit air de space-opéra puisque la terre ne suffit plus depuis longtemps à héberger les centaines de milliards d’êtres vivants, qui ont peu à peu essaimé sur d’autres planètes.
La situation n’est pas séduisante, et de plus elle est l’aboutissement de la politique du vingt-et-unième siècle qui privilégia le libéralisme absolu, entrainant la paupérisation de la population et dont la seule issue fut le refuge dans la religion, , ce qui n’a jamais été la meilleure solution pour faire régner la paix.
On sent bien que le peuple est contenu entre rites et loisirs abêtissants (encore que cet aspect de la vie quotidienne n’est pas, dans ce tome, développé avec beaucoup de précisions. Les drogues contrôlées constituent une échappatoire et la Fleur de Dieu en est une source inestimable. Et ce qui fait éclater le système est le vol de la formule de la mère de toutes les substances psychotropes.
Tout est mis en place pour une histoire complexe, sur fond de technologie avancée, tant sur le plan de la génétique que de la communication.
Futur oblige, le lexique a évolué, et pour aider le lecteur du vingt-et-unième siècle , un glossaire explique les différents termes. C’est certes utile, mais rend la lecture plus ardue, avec des allers et retours du texte à la liste sans forcément faire la lumière sur les termes, en particulier quand il s’agit de décrire une plante, là où une image, qui on le sent existe dans l’imagination de l’auteur (un dessin serait plus profitable).
Une série qui devra faire ses preuves, on aimerait en savoir plus sur le quotidien des populations de ce futur, plutôt désespérant. On reste tout de même très intrigué par le mystérieux Enfant qui sème le trouble au coeur de l’Empire. Il y a donc fort parier que le deuxième tome sera accueilli avec curiosité.
Merci à Babelio et aux Editions Albin-Michel pour leur confiance.
Le libéralisme absolu, que le XXe siècle a vu émerger, conduisit les états, sous la férule des multinationales et des grands groupes privés, à se démettre durant les deux siècles suivants de toute obligation en matière de politique sociale ainsi qu’à nier et les droits de leurs citoyens à l’égalité des chances.
Les églises s’engouffrèrent dans le vide laissé par le désengagement des états, en remplaçant la notion de solidarité par celle de charité ; la notion d’égalité par celle de fidélité à une foi.
En quelques décennies, l’appauvrissement généralisé de la population mondiale ( en 2093,70 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté) et l’absence de perspectives d’avenir satisfaisante conduisirent l’ensemble des foules humaines à devenir dépendantes ( tant matériellement que spirituellement) non plus de l’État-providence, mais bien plutôt de l’Eglise providence – les différentes confessions se disputant les fidèles et tentant de les attirer dans leurs temples toujours par toujours plus de distribution charitable.
Ce qui est pour conséquence la sectorisation de l’ensemble de la société et l’exacerbation des tensions religieuses.
Bien que cette tendance a été très tôt pressentie par les autorités ecclésiastiques de chacune des confessions, on est en droit de se demander pourquoi une telle politique fut appliquée sans une prise de conscience claire des conséquences sur l’avenir.
L’embrasement de la Première Guerre interconfessionnelle, en 2097, est le résultat direct de huit décennies de désengagement politique et d’obscurantisme religieux.
Les guerres interconfessionnelles
Vol Nieljzinsky
Ed. 5744
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Les lois répressives et prohibitive en ceci d'essentiel qu'elles justifient l'existence d'un corps judiciaire omnipotent, lui fournissent matière à son fonctionnement ainsi qu'une raison d'exister. Mais c'est ignorer le fait, historiquement établi, que ses lois ne font rien d'autre que renforcer et donner un cadre juridique à ce qu'elle voulait à la base interdire. Ce paradoxe constitue la raison de l'effondrement de toutes les sociétés humaines au cours du XXIe siècle. Les régimes dictatoriaux qui ont fleuri à cette époque, sous la férule de juges de plus en plus intransigeants, ont été les tristes témoins de cette indéniable vérité.
Pour une société juste, Jdubal Jollo
A.D 3017
Ed Les Maquisards
Jean-Michel Ré a fait des études dans le domaine de l’agriculture et de l’Histoire.
Il partage son temps, en Ardèche, entre une activité de professeur de Français Langue Seconde auprès des élèves allophones et un projet de jardin pédagogique agro-forestier autour de la production de plantes aromatiques et médicinales.
"La Fleur de Dieu" (2019) est son premier roman et le premier volume d'une trilogie de space opera.
Il partage son temps, en Ardèche, entre une activité de professeur de Français Langue Seconde auprès des élèves allophones et un projet de jardin pédagogique agro-forestier autour de la production de plantes aromatiques et médicinales.
"La Fleur de Dieu" (2019) est son premier roman et le premier volume d'une trilogie de space opera.
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