Reçu dans le cadre de Masse critique, ce dont je remercie chaleureusement Babélio et les éditions du Diable Vauvert, ce roman m’a laissée perplexe.D’après ce que j’ai pu comprendre en recherchant des éléments sur l’oeuvre de cet auteur, je ne suis pas sûre que c’était le meilleur moyen de pénétrer dans son univers romanesque, puisqu’il semble que nous ayons affaire à un inédit atypique en regard des autres écrits publiés
Toujours est-il que le personnage principal, Martial, cinquantenaire désabusé, ayant la sensation d’être prisonnier d’une vie banale et morne tant sur le plan professionnel que familiale (emploi sans intérêt, épouse acariâtre, enfants rebelles constituent le cadre de son quotidien rythmé par les horaires de déplacements dans des transports en commun désespérants. Qu’est- ce qui déclenche la première ébauche de rébellion? la goutte d’eau de trop? C’est en tout cas dans la salle de bain familiale qu’elle se produit. Et comme le résultat le satisfait, la rébellion va s’étendre à l’ensemble des cadres qui constituent sa morne vie désespérante : famille, transports, travail. Bien entendu, ce «pétage de plomb» aura de lourdes conséquences et entre autre l’obligation d’assister à un stage de psychologie. A la clé : bouleversements garantis mais pas forcément ceux que l’on attendrait...
Le ton est féroce et désespéré : il vaut mieux être bien dans ses baskets pour aborder cette lecture qui, à travers une écriture plus ironique (avec un sens de la formule dignes de mots croisés force 5 pour redéfinir certains éléments) qu’humoristique, dresse un portrait accablant de nos pauvres vies urbaines tellement banales et reproductibles que le «clone» prend ici tout son sens. C’est un point de vue très pessimiste, qui voit les épines que porte la rose et non la rose que portent les épines.
J’ai donc plus apprécié les jeux avec le langage et la richesse de l’imaginaire que le fond de l’histoire, banale crise de la cinquantaine qui fait éclater les cadres normés d’une famille ordinaire.
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