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Le livre perdu des sortilèges


Deborah Harkness

























Cela fait plusieurs jours (800 pages quand même!) que les amours hautement complexes et compromises (y a t-il des Roméo et Juliette parmi les créatures?) me tiennent en haleine. La très respectable Diana, historienne universitaire croise sur son chemin le ténébreux et livide Matthew. C’est le début d’aventures hautes en couleur, car quand l’on est sorcière, même si l’on est persuadée d’en être un piètre exemple, on ne s’acoquine pas impunément à un buveur de sang. La congrégation des créatures s’en émeut vivement : démons, vampires et magiciens se rejoignent pour s’opposer à cette idylle. Et pour récupérer un grimoire depuis longtemps égaré, enchanté, et qui contient de précieuses informations pour assurer la pérennité de ces communautés. Bien entendu, Diana est au centre de cette quête et sa pacifique vie de professeur risque fort de devenir extrêmement mouvementée. Bien des secrets vont faire surface au risque de mettre en jeu la sécurité de nombreuses êtres, et de bouleverser les coutumes ancestrales.

On se prend au jeu de l’intrigue et sauf incompatibilité majeure avec ce type de récit (on est clairement dans le registre de la fantasy urbaine) , il y a fort à parier que le lecteur ne pourra s’abstenir de tourner les pages jusqu’à la dernière.

Par contre, les amateurs de belles lettres risquent de ne pas y trouver leur compte. Le style est très banal, très descriptif et ne laisse aucune part à l’imagination du lecteur. C’est très scénaristique, pré-écrit pour réaliser un super long métrage en 3D avec effets spéciaux à chaque plan. Par ailleurs, doit-on y voir un reflet de l’insuffisance de l’auteur ou de celle du traducteur, on trouve des formulations peu adroites : «L’amateur de latte traînait autour des ordinateurs, écouteurs sur les oreilles, en fredonnant une musique impossible à entendre, étant donné que la prise pendait le long de ses jambes. Il les ôta» !!!!! (ses jambes?????) ou encore «Diana, dit Matthew d’un ton glacial en portant la main à l’ampoule à son cou.». Je cherche encore où est l’ampoule, et où est la main. 

Il faut par ailleurs passer vite ou faire abstraction des hypothèses scientifiques et génétiques permettant d’expliquer les permutations possibles entre créatures. Ça ne tient pas la route une seconde.

C’est donc pour les amateurs du genre ou pour ceux qui ne connaissent pas ce type de littérature un récit certainement de bonne facture, mais je prendrais sans doute beaucoup plus de plaisir à le voir au cinéma dans une belle réalisation riche en artifices techniques.
Lu dans le cadre du partenariat avec les éditions du Livre de Poche pour la sélection du prix des lecteurs 2012



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