Traducteur : Adelstain, Françoise
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253150862 ;
2003-05-14 ;
896 p. ;
Poche
En Inde, dans les années cinquante. Dina est une jeune fille indépendante. Avant son mariage, de courte durée, puis pendant son veuvage : "si elle désapprenait à vivre seule, un jour elle le paierait cher". Pour survivre, elle emploie deux tailleurs Om et Ishram. Et loge Maneck, le fils d'une amie, étudiant. Om et Ishram, issus de la caste des cordonniers ont échappé à cette destinée par la volonté du père d'Ishram, refusant d'offrir à ses fils cette vie de misère et d'humiliation . Ishram s'en sort mais son frère payera de sa vie son insistance pour faire appliquer la loi qui l'autorise à voter. De sa vie et de celle de toute de famille, à l'exception de son fils Om alors absent. Oncle et neveu tentent leur chance dans une grande ville. Et sont embauchés chez Dina. Les conditions de vie des deux hommes sont épouvantables, et le malheur les poursuit sans relâche. Cependant des liens vont se tisser dans la petite communauté hébergée par Dina, renforcés par les difficultés qu'elle même rencontre pour survivre.
Plongé en plein cœur de cette survie quotidienne des miséreux, alors l'abolition du système des castes n'existe que dans les textes des lois, le lecteur est happé par l'exposé réaliste des absurdités de cette société. Totalement enchaînés par des coutumes ancestrales, peu ont la volonté et la lucidité de se révolter pour s'en sortir, d'où le risque de simplement de faire éliminer. Le maintien des profondes inégalités n'est pas uniquement le fait des privilégiés : on le ressent dans le roman dans les attitudes de soumission des deux tailleurs qui sont sensées être celle de leur caste.
L'exposé des conditions de vie des mendiants, dont la perte d'autonomie les font entrer dans un système pourri de protection payante est odieux. À l'époque où se déroule les faits, le gouvernement a de plus lancé une grande entreprise d'"embellissement" de la ville, c'est à dire de destruction des bidonvilles et de réquisitions de sans abris pour des travaux forcés inhumains. Et c'est la tout le problème, la valeur de la vie humaine semble être extrêmement aléatoire, et marchandable pour le profit de quelques-uns.
Magnifique récit témoignant des conditions de vie aberrantes dans ce pays à la dérive, pour lequel on se demande par quel miracle ou quel drame les choses pourraient changer
A vous de lire : Tony Pannassivin par avousdelire
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