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Orlando

Virginia Woolf







  • Poche: 350 pages
  • Editeur : Le Livre de Poche (23 mai 2002)
  • Collection : Biblio Romans
  • Langue : Français
  • Traduction : Catherine Pappo-Musard
  • ISBN-10: 2253029831
  • ISBN-13: 978-2253029830







Original, éclectique, foisonnant voire délirant. Ce roman de Virginia Woolf est la fois imprégné de la patte littéraire de l'auteur et totalement atypique. S'il est classé comme une fantaisie, un intermède après une écriture épuisante (Promenade  au phare), il est cependant lourd des obsessions que l'on connaît, et d'une incessante introspection que l'on ressent comme douloureuse. C'est dans la forme que réside la légèreté, pas dans le fond

Orlando est un personnage étonnant, homme puis femme, et qui parcourt quatre siècles de l'histoire de l'Angleterre sans prendre une ride. C'est l'occasion pour lui ou elle d'analyser le rôle social dévolu à chaque sexe et son évolution dans le temps, mais aussi l'impact des progrès technologiques sur la vie quotidienne. 

C'est assez déroutant, puis quand on se laisse porter par le récit on effectue un magnifique voyage entre le rêve et la folie, dans le temps et l'espace, sans répit.

On retrouve bien entendu le style riche et sensuel, qui semble parfois émaner d'une écriture automatique, de divagations de la pensée comme ce qui peut se produire au cours de l'état de veille juste avant de s'endormir. 

Ce n'est pas une lecture facile, mais cet exercice de style apporte une lumière intéressante sur l'ensemble de l'œuvre et sur la personnalité de cette femme hors du commun. 




…pour ceux qui ont bien rempli leur rôle de lecteur, c’est-à-dire qui sont capables, à partir de minces indices semés ici et là, de reconstituer ce qui délimite et circonscrit une existence individuelle ; capables d’entendre une voix individuelle dans les allusions que nous murmurons ;  de voir alors même que nous ne disons rien, à quoi ressemblait exactement cet individu ; de savoir, sans un seul mot pour les guider précisément ce qu’il pensait (et c’est pour de tels lecteurs que nous écrivons).

Une fois que la maladie de la lecture exerce son emprise sur l’organisme, elle l’affaiblit tant que l’individu devient une proie facile pour cet autre fléau qui gîte dans l’encrier et couve sous la plume. Le malheureux se met à écrire.

1 commentaire:

  1. lu autrefois et beaucoup aimé, il faudrait que je le relise maintenant! en passant, je'ai attrapé froid dans le dos dans l'herbe humide, je suis toute courbatue mais je garde un bon souvenir de la rencontre!

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