- Relié: 278 pages
- Editeur : Kero (mai 2014)
- Langue : Français
- Traduction :Camille de Peretti
- ISBN-10: 0307962695
- ISBN-13: 9782366581140
C’est un profond cri de douleur, un hurlement de désespoir, qui dit l’indicible.
Le tsunami du 26 décembre 2004 au Sri Lanka est l’un des plus graves de l’histoire : plus de 200 000 victimes. Sonali et sa famille séjournaient à l’hôtel en ce lendemain de Noël. Il sont emportés par la vague, et elle est la seule à survivre.
Après la sidération qui anesthésie tous les sentiments, vient l’hébétude : la vague a tout emporté, mais l’anéantissement de ce qui avait été construit au sein d’une famille aimante et sans histoire, est inconcevable. Longtemps Sonal refuse de se confronter aux évidences : sans preuve, pas de deuil. Mais l’alcool ou les médicaments ne sont pas suffisants pour vivre avec ce drame.
Chaque instant nouveau ne se vit qu’en référence à ce qu’il renvoie de la vie passée, des souvenirs ou de ce qu’il modifie dans l’avenir : « tout ce qui aurait pu être, voilà ce qui me détruit ». La détresse est infinie, irréparable. Et il est long le chemin des anniversaires, des premières fois sans ….
Puis le discours s’apaise. Peu à peu, il devient possible d’interagir avec l’environnement, de le modifier, sans profaner la mémoire des disparus. Et c’est en déposant les innombrables souvenirs du temps d’avant la catastrophe que ce passé acquiert un droit à l’existence en tant que tel. Peu à peu, même si tout fait référence aux êtres perdus, on peut admirer un vol d’oiseau ou les couleurs d’un soleil couchant.
L’écriture est simple et riche d’authenticité, sans effets de style. Le sujet mérite et nécessite même ce dénuement, qui lui confère toute sa dignité.
C’est un extraordinaire témoignage sur le deuil à la fois sombre et lumineux, teinté d’une lueur diaphane.
Je remercie vivement Babelio et les éditions Kero pour ce partenariat.
"Tout ce qui aurait pu être, voilà ce qui me détruit"
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