- Broché: 278 pages
- Editeur : Seuil (21 août 2014)
- Collection : Cadre rouge
- Langue : Français
- ISBN-10: 2021116190
- ISBN-13: 978-2021116199
L'hommage maternel : de nombreux écrivains se livrent à cet exercice à la fois intime, parfois impudique mais le plus souvent émouvant pour le lecteur, quelque soit le cadre de cette relation complexe entre mère et fils ou mère et fille. Lydie Salvayre ajoute à la liste ce récit d'une période particulière de l'histoire de Montse, adolescente isolée d'une Espagne rurale et engoncée dans les carcans de la tradition, alors que la guerre civile éclate. Les chemins de la liberté que dévoilent la révolution sont pavés de cadavres et le revers de la médaille est bien sombre. Les familles se déchirent, tandis que les alliances changent la donne. Il est peu probable que Montse ait eu conscience alors des enjeux de la bataille. Les confidences que reçoit l'auteur alors que l'âge et la maladie ont altéré sa façon d'être au monde, mais pas sa mémoire ancienne , sont la trame du récit. En miroir de l'inconscience de cette jeunesse prête à en découdre quels que soient les sacrifices nécessaires, un texte de Bernanos, l'écrivain catholique, révolté, indigné par l'attitude des responsables religieux qui encouragent et bénissent les massacres aveugles, sur de simples suspicions de manquement à la foi, prétexte pour une dictature ignoble.
L'admiration a succédé à la honte, honte de cette mère qui parlait le fragnol, une sorte de novlangue métisse, constellée de néologisme que les hispanisants sauront décrypter, admiration lorsque l'auteur prend conscience de la richesse et de la force dramatique de cette période historique qu'a vécu sa mère.
C'est un très bel hommage rendu, un magnifique témoignage d'amour filial.
Une seule réserve, personnelle, qui pourra s'étendre à tous ceux pour qui l'espagnol est une langue hermétique : autant les néologisme peuvent être évocateurs de mots qu'il n'est pas utile de connaître , autant les phrases entières et non traduites peuvent donner l'impression de passer à côté de quelque chose.
Pas pleurer - Lydie Salvayre par EditionsduSeuil
Chère Kiki Lamourette, l'espagnol n'est pas une langue hermétique mais une langue latine. Pas beaucoup plus éloignée du français que le béarnais ou le provençal. Regardez attentivement les mots des phrases citées et voyez comme ils ressemblent très souvent à ceux du français. Laissez vous allez, décrontractez-vous et... devinez!
RépondreSupprimerMerci cher Francisco. C'est hermétique pour moi, qui est fait allemand deuxième langue. Et de plus, l'espagnol de Pas pleurer n'est pas littéraire (pour m'être renseigné auprès d'hispanisants) et souvent argotique. Par contre le fragnol utilisé par la maman de l'auteur est un vrai délice car l'on devine les mots espagnols qui se cachent derrière
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