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Les liaisons dangereuses

Choderlos de Laclos










  • Poche: 544 pages
  • Editeur : Pocket (16 octobre 2009)
  • Collection : Classiques
  • Existe en version numérique 
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2266200798
  • ISBN-13: 978-2266200790










L’intrigue, et le mot prend ici tout son sens, est fort accrocheuse, tapie au coeur d’une toile d’araignée tissée par la noirceur des maitres du jeu, qui resserrent leur piège, lettres après lettres.
Et c’est tout le charme d’un roman épistolaire : point n’est besoin de présentation des personnages de subterfuges pour établir chacun dans son rôle : l’échange écrit entre les personnages y suffit. 

Rapidement, après quelques missives, on y est : la jeune jouvencelle sortie du couvent, qui tombe amoureuse du beau chevalier Danceny mandaté par sa mère moins pour lui conter fleurette que pour lui enseigner la harpe, le maléfique vicomte de Valmont, séducteur sans vergogne, véritable Don Juan narcissique et amoral, et Mme de Merteuil, veuve, libertine, et susceptible.qui fut l’une des conquêtes de Valmont, et rumine une vengeance à la hauteur de son humiliation d’avoir été comme les autres délaissée après la conquête. Les autres personnages sont des faire-valoir, mais n’en détiennent cependant pas moins une place fondamentale.

On écrit donc beaucoup, et fort bien, (trop bien peut-être…j’y reviendrai) pour arriver à ses fins. La jeune demoiselle de Volanges prend sa plume pour créer les bases d’une relation avec Danceny. Sans doute cette passion naïve serait-elle morte dans l’oeuf, si Mme de Merteuil n’y avait pas trouvé l’occasion de se venger de de Gercourt un de ces anciens amants, et futur mari de la donzelle. Et quelle victoire si la fiancée n’est plus pucelle…

Valmont mène le combat sur plusieurs fronts : la jeune de Volanges est une proie peu appétissante, mais l’inimitié qu’il éprouve vis à vis de sa mère le pousse à entreprendre la jeune fille, même si son combat majeur est d’un autre ordre : s’attaquer à une proie plus rétive, la chaste présidente de Tourvel…

On voit donc à quel point les relations entre les personnages sont complexes et seul le lecteur est le témoin privilégié du tableau puisqu’il bénéficie d’une vue d’ensemble sur la correspondance. 

Bourreau ou victime, chaque personnage se construit avec ce qu’il livre dans sa correspondance. Pas de guide de lecture et de décryptage par l’auteur : les confidences et les événements sont les témoignages et l’interprétation est confiée à la sagacité du lecteur. Pas de difficultés à ce niveau, les confidences sont explicites et les liens vite établis
Par contre, en ce qui concerne le style, il faut s’accrocher. Proust me semble une lecture de santé pour un lecteur d’école primaire, en comparaison. Les épistoliers usent et abusent de doubles négations entrelardées d’imparfait du subjonctif, ce qui rend l’ensemble très pesant Impossible pour moi de le lire d’une traite, même si, et c’est ce qui m’a incitée à poursuivre malgré tout, l’on est curieux de découvrir le dénouement.


Un classique du XVIIIè, siècle des Lumières et du libertinage, à lire ou relire.

Challenge Pavés Babelio 2015-2016




J'ai été étonné du plaisir qu'on éprouve en faisant le bien ; et je serais tenté de croire que ce que nous appelons les gens vertueux, n'ont pas tant de mérite qu'on se plait à nous le dire

*

Un mot pour l'autre peut changer toute une phrase ; le même a quelquefois deux sens...

*

L’humanité n’est parfaite dans aucun genre, pas plus dans le mal que dans le bien. Le scélérat a ses vertus, comme l’honnête homme a ses faiblesses. Cette vérité me paraît d’autant plus nécessaire à croire, que c’est d’elle que dérive 
la nécessité de l’indulgence pour les méchants comme pour les bons; et qu’elle préserve ceux-ci de l’orgueil, et sauve les autres du découragement.





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