- Poche: 128 pages
- Editeur : Folio (5 mars 2009)
- Collection : Folio
- Langue : Français
- ISBN-10: 2070379485
- ISBN-13: 978-2070379484
Hommage tout en nuance et en poésie d’une femme dont les écrits ont marqué profondément des générations d’américains Les amateurs de littérature anglo-saxonne auront forcément croisé au cours de leurs lectures le nom d’ Emily Dickinson, régulièrement citée, et reconnue comme auteur de référence au sein de la littérature américaine.
Ce succès surviendra après sa mort, et seulement une douzaine de poèmes furent publiés de son vivant. Il faut dire que , non seulement le style de ses productions bouleversaient les standards de l’époque (et comment une femme pourrait-elle prétendre bousculer les traditions) , mais de plus elle mena une vie de recluse, que Christian Bobin essaie dans La Dame blanche de nous restituer.
Le personnage est intriguant : animée d’une vie intérieure extrêmement riche, qu’elle exorcise par son écriture, elle a peu de contacts avec ses contemporains, si ce n’est sa famille. Entre tâches ménagères et écriture, la jeune femme vêtue de blanc hante la demeure familiale, dans un confinement de plus en plus intense. La biographie est lacunaire, mais tout l’intérêt du récit réside dans la rencontre entre deux âmes poétiques. La poésie nimbe chaque phrase, dont se dégage une grande douceur.
Les citations abondent et illustrent le texte suscitant l’envie d’aller plus loin dans la découverte de la poétesse.
De la contemplative d'Amherst, nous savons peu de choses- et déjà que la mort aura eu un mal fou à la trouver : pour la fuir, Emily se cache derrière Dieu. en pure perte évidemment, puisque Dieu est le nom intime de la mort.
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Le mot juste, chaque fois qu'on le trouve illumine le cerveau comme si quelqu'un avait appuyé sur un interrupteur à l'intérieur du crâne. L'écriture est elle-même sa propre récompense.
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Edward Dickinson a une tête en bois, un menton jeté en avant, deux yeux noirs qui vous fouillent monsieur moi, vous jugent, vous condamnent, et finalement ne vous ont jamais regardé. Ce sont des yeux d'Ancien Testament. La Bible est une cabane de pêcheurs au bord de l'éternel. Elle a deux pièces. Dans la première, le père tient une ardoise sur laquelle il inscrit toutes nos négligences. Dans la seconde, le fils tient une éponge pour effacer l'ardoise.
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