- Broché: 331 pages
- Editeur : Christian Bourgois Editeur (14 octobre 2010)
- Collection : LITT. ETR.
- Existe en version numérique
- Langue : Français
- Traduction (Anglais) : Eric Chédaille
- Lorsqu’on est familier de l’univers de Laura Kasischke, débuter la lecture d’un roman que l’on ne connait pas revient à rester sur ses gardes. A se méfier comme de la peste des situations qui semblent idéales, des personnages trop parfaits pour être honnêtes, à guetter au détour d’un dialogue, la petite phrase qui met le doute, qui révèle des intentions malveillantes…
En un monde parfait débute ainsi comme une romance. Une hôtesse de l’air choisie par le merveilleux pilote veuf se retrouve quand même un peu seule avec la progéniture hostile de son époux. D’autant que celui-ci est peu présent. Pas de quoi ternir cependant les visions d’avenir de la jeune femme. Et pourtant, peu à peu, le récit s’éloigne des affres de la communication complexe des familles recomposée pour mettre l’accent sur une pandémie menaçante , dont la première victime médiatique est …Britney Spears.
Curieusement , c’est le thème de l’apocalypse et de ses suites qui prend le pas sur les histoires familiales, qui s’en trouveront apaisées.
La descente aux enfers est bel et bien au centre du récit, mais moins basée sur les interactions entre les personnages que sur un univers extérieur de plus en plus dangereux et désert , loin de l’abondance et de la consommation insouciante.
Le point commun avec les autres romans de Laura Kasische, c’est l’efficacité quasi-magique de la narration, qui vous happe dès les premières pages et vous lie au récit , sans doute ni question, pour un voyage imaginaire au coeur de l’âme humaine.
Quand germent les superstitions et qu’on commence à les confondre avec la vérité vraie, c’est le début de la fin pour la civilisation.
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Au temps de la peste noire, expliqua Paul Temple, les Anglais appelaient cela le mal français, les Français parlaient du mal italien, et ainsi de suite. Imputer les fléaux à autrui n 'est pas chose nouvelle.
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Le nombre des gens qui ne mourront pas de la grippe de Phoenix sera supérieur à celui de ceux qui en mourront, déclara un médecin lors d'une émission spéciale du petit écran. Autant continuer d'aller à l'école, régler nos factures et maintenir l'économie à flot. Sinon, quand cette peur-là retombera, nous aurons des raisons de paniquer.
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