- Poche: 502 pages
- Editeur : Le Livre de Poche (1997)
- Collection : Classiques
- Existe en version numérique
- Langue : Français
C'est au coeur des Halles Baltard, que nous retrouvons Lisa, la fille d’Antoine Rougon, ce dernier s’étant fait remarquer par sa fainéantise et son alcoolisme à Plassans, alors que la république était renversée par le coup d’état de décembre 1852.
Lisa est une travailleuse, et une ambitieuse . Et elle a vite pignon sur rue , dans la charcuterie de son mari, dans ce quartier foisonnant où convergent tous les producteurs de marchandises alimentaires destinées à approvisionner la capitale. C’est dire que le roman regorge de descriptions de légumes, fruits, viandes, poissons riches en couleurs et en parfums, ceux des fleurs compensant ceux de la marée. Zola ne se prive pas de détailler les étals, au risque même d’oublier qu’il y a des saisons et qu’au 19è siècle, il est peu probable que les potirons aient côtoyé les asperges, et que l’on ait pu acheter du lilas blanc en hiver!
Outre ces tableaux grouillants de l’activité commerciale du lieu, l’intrigue se noue autour de Florent, un bagnard évadé, demi-frère de Quenu, le mari de Lisa. Accueilli à bras ouverts par les charcutiers, il fera peu à peu l’objet de ragots et de commérages, et même pour ainsi dire de fake-news, qui ne portaient alors que le nom de rumeurs et qui se propageaient à l’époque très bien via des réseaux sociaux non numériques! Il suffisait d’une commère aigrie et acariâtre pour que les réputations se fassent et se défassent comme une triante de poudre.
On y croise aussi Claude Lantier, un peintre qui traine ses guêtres et son désabusement à travers le quartier.
Beaucoup de personnages, une peinture colorée des lieux, une bonne intrigue, encore un plaisir immense pour cette lecture.
Tous les gouvernements sont les mêmes, d'abord. On soutient celui-là, on en soutiendrait un autre, c'est nécessaire. Le tout, quand on est vieux, est de manger ses rentes en paix, avec la certitude de les avoir bien gagnées.
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C'était une belle femme. Elle tenait la largeur de la porte, point trop grosse pourtant, forte de la gorge, dans la maturité de la trentaine.
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...des choux taillés en autre, des tas de tomates et des tranches de potiron qui mettaient des étoiles rouges et des croissants d'or dans la blancheur des autres légumes lavés à grande eau.
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