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La Fabrique des poupées

Elizabeth Macneal








  • Broché : 364 pages
  • Editeur : Presses de la Cité (3 octobre 2019)
  • Langue : Français
  • Existe en version numérique
  • Traduction (Anglais) : Karine Reignier-Guerre







Quoi de plus prometteur qu’un roman, épais, dont l’histoire se situe au cœur de l’Angleterre victorienne? Eh bien promesse tenue!

Deux jeunes femmes ouvrent la narration : elle sont jumelles, parées toutes les deux d’une somptueuse chevelure rousse. Là s’arrête le rêve romantique : l’une d’elles, Rose, qui fut la plus jolie, est affublée des séquelles d’une variole sévère et l’autre, Iris souffre depuis sa naissance des conséquences d’une fracture de clavicule qui a entraîné une déformation de la colonne vertébrale (?!!!).

Les deux jeunes femmes gagnent petitement leur vie dans l’échoppe d’une vieille acariâtre addict au laudanum. Elles y fabriquent des poupées destinées à des fillettes nanties. Pour Iris qui rêve de peindre, poser de la couleur sur des lèvres de porcelaine est un piètre ersatz.

On est à quelques semaines de l’ouverture de l’exposition universelle, et pour le trio de peintres qui se réclament de la période préraphaélite, les enjeux sont de taille.
Ajoutons un drôle de personnage dont  la fascination pour la mort s’assoupit dans sa passion de taxidermiste, et qui jouera un rôle funeste dans cette histoire.

Il ne manque qu’un gamin des rues, Albie, dont la mâchoire ne s’orne que d’une seule incisive et qui rêve d’un dentier. C’est par lui que les liens se créeront entre les personnages.

C’est passionnant, romantique à souhait, et comme souvent dans les romans qui se déroulent à cette période de l’histoire de l’Angleterre, l’injustice du sort des femmes est bien mis en lumière .

Le roman prend même des allures de thriller dans les derniers chapitres, ce qui ajoute au plaisir de cette histoire.


Un très bon moment de lecture.

#LaFabriqueDesPoupées #NetGalleyFrance






Tous ces êtres humains, avec leurs soucis, leurs joies, leurs amours, leurs frustrations, leurs larmes, leurs rêves et leurs rires, ne sont-ils pas glorieusement semblables?


*

Un sourire satisfait aux lèvres, Albie repousse enfin la toile de jute, dévoilant deux chiots morts. Ou plutôt, ce que Silas prend d’abord pour deux chiots… En réalité, la créature dont il s’empare possède huit pattes, mais une seule nuque. Et une seule tête au crâne ouvert.

Des siamois.

*

Elle ne leur échappera jamais. Elle ne sera jamais libre. Elle est destinée à vivoter ainsi jusqu'à son dernier souffle, à subir les gifles et les insultes de Mme Salter, à endurer la jalousie de sa soeur, tout ça jusqu'à ce qu'un type maigrelet l'engrosse, un gosse après l'autre et qu'elle passe ses journées à tourner la manivelle de l'essoreuse, à glisser des abats pourris dans la tourte du dimanche,tout en veillant sur des mioches atteints de scarlatine, de grippe et de Dieu sait quoi d'autre, et qu'elle finisse par tomber malade elle aussi.














Elizabeth Macneal est une écrivaine anglaise née en 1988. La Fabrique  des poupées est son premier roman.

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