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La joie de vivre

Emile Zola







  • Poche : 508 pages
  • Editeur : Le Livre de Poche; Édition : Le Livre de Poche (31 août 2003)
  • Collection : Classiques
  • Existe en version numérique
  • Langue : Français








Découverte de ce tome jamais lu. On y retrouve Pauline, la fille des Quenu, les charcutiers des Halles, dans Le Ventre de Paris. La petite est orpheline et sera recueillie par la famille Chanteau, qui vit sur la côte normande.

C’est une adorable enfant, gaie, attentionnée, et prête à aider quiconque le mérite à ses yeux, fût-il homme ou animal.

Les Chanteau  sont moins enthousiasmants : le père, goûteux chronique mais incapable de résister à l’attrait d’une bonne table, il sera l’objet de toutes les attentions de Pauline. Madame Chanteau, reine de la mauvaise foi et de la cupidité et le fils, le pire des trois. Lazare est un jeune homme de dix-huit ans, inconstant, et frivole. A la manière des Bouvard et Pécuchet, il s’entiche de passions diverses et variées, qu’il abandonne aux premières difficultés. Ainsi , il sera tenté par la musique puis la médecine, puis la chimie, sans oublier la littérature, autant d’entreprises vouées à l’échec, ce qui serait un moindre mal si pour démarrer ses projets, il ne puisait pas à chaque fois dans l’héritage que la petite Quenu a touché lors du décès de ses parents.

Pour ne rien arranger, Lazare est aussi inconséquent dans sa vie amoureuse.

On imagine bien ce qui va se produire.

Ce tome est très médical :  entre les descriptions cliniques de la goutte, qui ne bénéficiait à l’époque d’aucun traitement vraiment efficace, les études médicales de Lazare, certes brèves, mais néanmoins entamées, et le mal infectieux qui ronge Pauline et manque de la faire passer de vie à trépas. Le personnage du médecin de famille est aussi représentatif des limites de cette science sous le second empire.

Le roman oppose des personnages radicalement différents, avec Pauline qui irradie d’une lumière douce et d’un optimisme à tout crin et la sinistre famille Chanteau. Quant à Lazare, c’est lui qui illustre ici la théorie de la dégénérescence chère à l’auteur. 

Reste Véronique, la dévoué domestique, pragmatique, observatrice et conduite au désespoir par la déliquescence de cette famille.


Encore un roman passionnant.



...N'importe, retiens bien les paroles : on a conquis la végétation terrestre, n'est-ce pas ? Les plantes, les arbres ce dont nous nous servons, ce que nous mangeons ; et bien, peut-être la conquête de la végétation marine nous enrichira-t-elle davantage encore, le jour où on se décidera à la tenter.


*

Je reconnais bien là nos jeunes gens d'aujourd'hui, qui ont mordu aux sciences, et qui en sont malades, parce qu'ils n'ont pu y satisfaire leurs vieilles idées d'absolu, sucées avec le lait de leur  nourrices. Vous voudriez trouver dans les sciences d'un coup et en bloc toutes les vérités, lorsque nous le déchiffrons à peine, lorsqu'elles ne seront sans doute jamais qu'une éternelle enquête. Alors, vous les niez, vous vous  rejetez dans la foi qui ne veut plus de vous, et vous tombez au pessimisme... Oui, c'est la maladie de l fin du siècle, vous êtes des Werther retournés.











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