- Broché : 192 pages
- Editeur : Le Seuil (3 janvier 2019)
- Collection : Cadre rouge
- Existe en version numérique
- Langue : Français
Ce n’est pas un citoyen ordinaire, cet ogre narrateur , qui se présente comme détenteur d’une sorte de connaissance universelle. Et de justifier cette situation par son péché mortel, son addiction :
« Je sais tout cela parce que je suis mangeur de livres : je les consomme comme du bon pain, j’en fais des tartines et des mouillettes, j’en fais des rondelles de saucisse, des tripailles, des pâtés, je suis passé maître de l’art d’accommoder les livres, je suis le ventre couronné, le ventre fait roi, le digestif sacré, j’en ai des recettes à gogo, dans mes poches dans mes valises, dans mes tiroirs , je les mets dansa bouche, je les mastique, je les avale, je les digère, je les déguste, je les rote, je les défèque…… »
Le ton est donné, et l’on se reconnaitrait presque dans la dimension allégorique de la citation.
Pour justifier tout cela, ce mangeur fou nous conte son histoire. Une histoire d’orphelin adopté par une femme qui donna naissance à un garçon le même jour que l’infortunée mère de notre héros. il s’en suit une jeunesse de gamins des rues, troublant de leurs exactions la vie rangée de leur quartier. Jusqu’au jour où un meurtre originel lui fera découvrir le goût du velin…
Et c’est parti pour un conte fantastique qui décline la métaphore à l’envi. Avec une richesse sémantique remarquable et malgré tout un scénario qui se tient. C’est Voltaire qui se prendrait pour Rabelais en plagiant Perrault (Désolée pour les anachronismes).
C’est court mais assez dense pour mériter une relecture pour apprécier les différents niveaux de lecture.
Original, déjanté et intelligent.
J'ai dit que mes mâchoires s'étaient épaissies, que j'avis du mal à les fermer, que je sentais monter un goût dépotassent sucrée qui précédait toujours l'arrivée du suc gastrique dans mon bol alimentaire, que la bave qui montait à travers l'oesophage et jus'à l'isthme di gosier me coulait le long des babines et me brûlait la peau du cou qui s'enflamma d'un prurit rougeâtre et boursouflé.
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Je sais tout cela parce que je suis mangeur de livres : je les consomme comme du bon pain, j’en fais des tartines et des mouillettes, j’en fais des rondelles de saucisse, des tripailles, des pâtés, je suis passé maître de l’art d’accommoder les livres, je suis le ventre couronné, le ventre fait roi, le digestif sacré, j’en ai des recettes à gogo, dans mes poches dans mes valises, dans mes tiroirs , je les mets dansa bouche, je les mastique, je les avale, je les digère, je les déguste, je les rote, je les défèque……
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Taisez-vous, pastaphores d'étables, marchands de foin, manducateurs de bovins, vous crucifiez deux fois Jésus en vénérant les codex, vous êtes les fautifs, et si Dieu a décidé que l'on ferait la Bible dans la peau des veaux mort-nés, et donc qu'on éventrerait les vaches pour les arracher, c'est que veau et vache sont les ennemis de la vraie Loi, un enfant de six ans le comprendrait et vous enfin faites vos nouveaux dieux, vous brulerez tous en enfer!
Il a notamment co-signé en 2009, avec son frère Guillaume un thriller intitulé "Où est la main de l’homme sans tête", interprété par Cécile de France et Ulrich Tukur ; puis en 2015, une comédie déjantée au titre loufoque "Je suis mort mais j'ai des amis", avec Bouli Lanners et Wim Willaert.
Le mangeur de livres (2019) est son premier roman.
Et que vaut "Je suis le fils de Beethoven" ? son deuxième roman. Vous l'avez lu ?
RépondreSupprimerBonjour, non je ne connais pas mais je le note car j'avais vraiment beaucoup aimé Le mangeur de livres. Merci pour l'info
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