- Broché : 352 pages
- Editeur : Fleuve éditions (16 janvier 2020)
- Existe en version numérique
- Langue : Français
Ce sont des cartes à jouer qui introduisent chaque chapitre, dont le titre utilise comme une comptine le verbe « prendre » . Avec à chaque fois leur signification symbolique, annonçant la couleur de l’épisode.
Après une scène inaugurale sanglante et mystérieuse, - on ignore qui sont les personnages -, le récit s’attache à l’histoire d’une famille, plutôt banale, avec deux enfants, qui se chamaillent. Rien d’extraordinaire. Ils se chamaillent quand même beaucoup ces deux-là. Le frère ainé semble animé d’une haine fondatrice pour sa soeur, qu’il tourmente avec une créativité remarquable. La gamine n’est pas sa seule cible, son embonpoint et sa voracité l’expose à de multiples humiliations à l’école.
Heureusement elle a son papa, son prince charmant, son héros. Mais la petite parle trop, et la famille explose à la suite des accusations d’attouchements du père.
Les années passent, et la jeune fille se construit tant bien que mal, avec quand même son heure de gloire éphémère. Tout bascule après une agression subie à la sortie du casino où elle travaille comme croupière…
Thriller psychologique bien ficelé, qui réserve des surprises de taille, et dépeint avec adresse et subtilité le portrait d’une héroïne hors norme. On se laisse prendre aux pièges des apparences et on est d’autant plus scotché par le dénouement.
Excellent thriller.
L’enfant venait d’inscrire dans la mémoire de ses parents l’image d’un grand frère tendre et aimant. Et son père le gratifierait d’un paquet de bonbons acheté à la cafétéria de la maternité – la récompense promise s’il embrassait sa sœur.
Mais le têtard dans le berceau ne perdait rien pour attendre.
On ne le chasserait pas impunément de son trône.
*
Comment oublier le supplice du frottement de la feuille d’aluminium contre ses incisives lorsque Thierry tirerait dessus d’un coup sec ? C’était plus fort que lui. Il fallait qu’elle souffre, qu’elle crie. Tous les moyens étaient bons. Insultes, chatouilles, brûlures indiennes, sel dans le yaourt, poivre sur la brosse à dents, massacre de dessins, vol de goûter, énucléation de peluches.
— Qu’est-ce que t’as fait à mon ours ?!
*
Tremblante, dans un si beau silence, Laurence avait saisi le couteau. Respectant la tradition, Pascal s’était appliqué à poser une main sur la sienne afin qu’ils coupent la première part, marquant sa peau du feu glacé de sa chevalière. Il ne comprit pas tout de suite pourquoi les doigts de sa femme se dérobaient sous les siens. Et il manqua bien défaillir, tant la douleur que provoqua la lame déchirant sa cuisse fut atroce.
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