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Le parfum de l'hellébore ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Cathy Bonidan




  • Broché : 304 pages
  • Éditeur : La Martinière (12 janvier 2017)
  • Langue : : Français





C’est peu dire que je les ai aimés, ces personnages ! Comme ils m’ont manqué,  une fois la  dernière page tournée! 


La première partie se déroule dans les années 50, et nous découvrons  la correspondance d’Anne, une jeune fille que sa « mauvaise conduite », à l’aune des principes de sa famille de notables bordelais, a contrainte à un éloignement temporaire : elle se retrouve à Paris dans  un centre qui héberge des malades mentaux. Les lettres qu’elle adresse à son amie Lizzie,  rapportent, entre deux confidences plus intimes,  les observations d’Anne, qui découvre cet univers si particulier de la pathologie psychiatrique. Ses lettres alternent avec les pages laissées par une des pensionnaires, atteinte d’une anorexie grave. On suit aussi l’évolution d’un jeune autiste, qu’une thérapie qui s’ignore fera peut-être sortir de la «forteresse vide» qu’il habite .


C’est déjà passionnant à ce stade, avec l’évocation des balbutiements de la psychiatrie de l’enfant, des théories psychanalytiques sur l’autisme, qui malgré tout le mal qu’elles ont pu faire, ont eu le mérite de modifier le regard lapidaire sur ces « débiles », avant de laisser la place pour des conceptions à la fois plus scientifiques et plus novatrices. Et ce n’est pas fini, la recherche ressemble encore à un immense chantier de fouilles.


Quel bonheur, lorsque l’on passe à la deuxième partie, de faire connaissance avec Sophie, une jeune chercheuse en psychologie, qui se penche sur l’histoire du centre Falret…avec la quasi-certitude d’avoir des nouvelles, bonnes ou mauvaises,  des amis qu’Anne nous avait fait découvrir dans ses lettres. Et de rencontrer d’autres personnages tout aussi attachants!


J’ai adoré, tant pour l’état des lieux de la psychiatrie du milieu du 20è siècle que pour  l’empathie  ressentie pour les acteurs de cette histoire, qui n’a pas manqué de me faire verser quelques larmes.



Très belle découverte et Chambre 128 programmée pour les lectures des jours à venir.



J'ai lu que Kanner affirmait que les autistes sont inaptes à développer des relations avec autrui et que Bleuler comparait cette maladie à "un repli sur soi permettant à celui qui en souffre de se détacher du monde réel pour se confiner dans un monde imaginaire"...
Cette théorie a beaucoup amusé Béatrice qui a affirmé que tous les lecteurs de romans, elle comprise, étaient sans aucun doute autistes.

*

Comment leur expliquer à quel point cette histoire était importante pour elle ? Comment révéler ce lien étroit qu'elle avait tissé, à soixante ans d'intervalle, avec des adolescentes qui avaient perdu toute confiance en l'avenir ? Et surtout, comment le faire sans parler de sa propre enfance et du désespoir qui s'était abattu sur elle le jour de ses quatorze ans, lorsque ses parents étaient revenus de leur visite chez le neurologue? il n'y avait rien à dire. La condamnation était définitive et l'avait fait passer  dans le camp des gens sans horizon. Comme Béatrice.




Cathy Bonidan
est institutrice près de Vannes en Bretagne. 

Elle a écrit plusieurs romans avant de se décider à publier son premier texte sous le pseudonyme de Mel Pilguric.

En 2015, elle obtient le Prix Concours monBestSeller pour son roman "Double Voie" (écrit sous le nom de Mel Pilguric).  

Son roman "Le Parfum de l’hellébore" rencontre un grand succès en 2017, décrochant 11 prix littéraires.

 


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