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Meurtres à Atlanta ⭐️⭐️⭐️⭐️

 James Baldwin





  • Broché : 180 pages
  • Éditeur : Stock (19 février 2020)
  • Langue :  Français
  • Traduction (Anglais) : James Bryant






James Baldwin est une icône de la condition afro-américaine aux Etats-Unis, et il porte le drapeau, associé à celui de l’homosexualité, double peine dans cette nation aux idées corsetées dans des principes aliénants et iniques. 


Dans ce récit, James Baldwin s’appuie sur une série de meurtres perpétrés sur des enfants et adolescents,, 28 en deux ans, et tous noirs. A la barre, un accusé idéal, noir, lui aussi, et reconnu coupables de deux meurtres, concernant des adultes. Dans la foulée, il fut aisé, en accumulant des indices ténus et discutables, de lui attribuer la responsabilité des meurtres d’enfants. 



Le récit se décline comme une enquête policière,  et analyse les arguments de l’accusation, qui a de plus pris appui sur des techniques récentes et révolutionnaires, comme la recherche des « fibres ». Le juge avait un but : prouver par tous les moyens que Wayne Williams était l’auteur de tous ces meurtres, ce qu’il n’a jamais reconnu, et ceci quels que soient les arguments et preuves, parfois sidérantes, qui seraient utilisées. 



A partir de cette affaire, l’auteur pose la question de la place des noirs dans son pays. En revenant sur les origines, l’histoire et les postulats sur lesquels s’est créée cette entité multiforme que sont  les Etats-Unis. Il pointe aussi du doigt la responsabilité de l’économie et de la place prépondérante qu’elle a prise dans notre monde, qui ne voit que par la valeur marchande des biens, fussent-ils humains. Il refuse également la notion de couleur de peau qui est une aberration si on l’utilise pour créer des catégories humaines. A moins que la vraie raison soit ailleurs. 


Un plaidoyer d ’une logique implacable, mais que pèse la logique dans une société qui se prosterne devant le dieu du commerce ?




Ma mère était le seul être humain au monde. Le seul : tous les autres n'existait que parce qu'elle leur en  donnait la permission.

*

Si les femmes rêvent moins que les hommes – je dis « si », car les hommes connaissent bien peu les rêves des femmes–, c'est sûrement parce qu'elles sont confrontées si tôt à la réalité des hommes. Elles doivent s'adapter à cette créature indispensable et, à tant d'égards, plus fragiles qu'elles. Les femmes en savent davantage sur les hommes que les hommes n'en connaitront  jamais sur les femmes

*

Le discours et le langage, quelles que soient les formes rituelles et complexes qu'ils revêtent, sont des moyens de révéler aux autres sa propre nudité : et dans cette révélation réside notre seul espoir humain. Mais cet espoir  est étranglé si l'un d'entre nous ou si les deux mentent.

*

La priorité est donnée au commerce sur l'être humain n'est guère nouvelle, et elle  ne connaît pas de différence de couleur. Il est essentiel de regarder cette vérité bien en face, car elle va devenir de plus en plus évidente en cette fin de siècle.






James Baldwin est un écrivain américain, auteur de romans, de poésies, de nouvelles, de pièces de théâtre et d’essais.




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