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Amanita ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Julien Guerville




  • Éditeur : Calmann-Lévy (6 janvier 2021)
  • Langue : Français
  • Broché : 280 pages
  • #Amanita #NetGalleyFrance





Poghorn, une ville imaginaire, dans un pays qui n’est pas nommé, ouvrant tout le champ des possibles.

Le narrateur, le « chimiste », comme le surnomment ses collègues, travaille dans une usine qui fabrique différents produits synthétiques, des cosmétiques aux additifs, en passant par des matières plastiques, à partir de molécules dont le savant mélange aboutit à tout ce que l’on nous fait ingurgiter à notre insu.  Mais Calvin étoffe ses revenus avec une autre activité, plus clandestine : il fabrique de la Mô, une drogue ancestrale autrefois utilisée par les chamanes, et élaborée à partir d’amanites tue-mouche, macérées dans de la vodka et transformées en pastille. Le bonbon du bonheur, addiction rapide garantie. Un franc succès dans son entourage dont on perçoit bien la précarité. 


C’est avec originalité que l’auteur traite des problèmes de notre monde, la pollution, l’absence de choix de vie quand on a une famille à nourrir, la corruption des élus, la solitude, compagne de tous les instants, que ne fait pas disparaitre les visites régulières au bordel voisin.


Et pour ne pas mettre tout sur le compte de la misère, un autre personnage, écrivain célèbre, meilleure vente de l’année , frère du narrateur viendra mettre en évidence que l’aisance matérielle n’est pas le secret du bonheur.




Roman social noir, à l’écriture ciselée,  une ambiance portée par une bande-son éclectique,  qui devrait faire parler de lui en cette rentrée de janvier  2021



Merci à Netgalley et aux éditions Calmann-Lévy. 




Les virages en épingle se succédaient, serpentaient dans une forêt de pins. Freddy conduisait d'une main, le chauffage plein pot. Le poste de radio grésillait. "Ordonnances", "applications", et "industrie" revenaient sans arrêt. Derrière les vitres, les arbres diffusaient leurs tanins dans le sol, donnaient à la forêt des airs mystiques, une odeur de résine. Les aiguilles laissaient filtrer une lumière verdâtre qui se perdait dans les écailles grises des écorces. 

*

J'ai frappé contre le volant à en déformer le cercle. J'ai frappé contre le tableau de bord. Les machins se fendaient et se gondolaient. L'avenir dégringolait depuis le ciel à une vitesse phénoménale et la rage, la douleur, l'impuissance et la colère dévastaient un monde étincelant.

*

La boucle de stress est devenue dense comme une supernova, je me sentais comme un môme qui arracherait les ailes d'une libellule pour la toute première fois. Profondément triste et impuissant à réparer l'irréparable. J'ai pris une profonde inspiration. L'ai empestait le plastique chirurgical, la cannelle et le clou de girofle.

*

Qui est pour reprendre le boulot ? Le sains sont levées au compte-gouttes et sans entrain, mais la majoritéétait dépassée. A l'ouest, des arcs électriques ont claqué à travers les nuages. Le temps suspendu était en mal d'avenir.






Julien Guerville est né au milieu des années 1980. Il a arrêté d’écrire à 13 ans après avoir lu Le Meilleur des mondes. Dix ans plus tard, il retourne à l’écriture en découvrant 37.2° le matin. Il vit dans le sud de la France. Amanita est son premier roman. 





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