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Le voleur d'amour ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️


 Richard Malka





  • Éditeur : Grasset (3 février 2021)
  • Langue : Français
  • Broché : 224 pages
  • #Levoleurdamour #NetGalleyFrance














« La mémoire ne peut remonter qu’au temps où le langage a été acquis. Avant, c'était impossible. Sans mot, nul souvenir. Pourtant, je me rappelle au-delà de ma naissance. Une sensation, une certitude prénatale : mais parents ne m’aimaient pas. »


C’est ainsi qu’Adrian Von Gott débute l’histoire de sa vie, dans la Venise de la fin du 18è siècle. Une  vie d’errance à travers l’Europe et à travers …les siècles. Car en vertu d’un phénomène génétique inattendu, Adrian a le pouvoir de jouir d’une vie éternelle pourvue qu’il réussisse à subvenir à ses besoins énergétiques particuliers, dont la source se trouve aux lèvres de ses partenaires. S’il ne les vide pas de son sang comme un vulgaire Nosferatu, il les laisse privé cependant d’une partie de leur âme. 



Qualifier de récit vampirique ce roman serait risquer de le priver d’un lectorat peu attiré par les récits sanguinolents. Et ce serait dommage, compte tenu de la qualité de l’écriture. 

D’autant que l’accent n’est pas mis sur l’hémoglobine et les viscères exposés, en dehors de quelques rares scènes où on peut invoquer la légitime défense ! 


C’est un récit romantique, centré autour de ce personnage en quête éternelle d’amour, déchiré entre l’assouvissement de ses désirs et le remords de ce qu’il provoque. 


Le récit est très visuel et on imagine sans peine une adaptation sur grand écran. 


Merci à Netgalley et aux éditions Grasset




Le génie humain avait quitté l’Italie de la Renaissance pour rejoindre Paris, la capitale du siècle des Lumières, raison pour laquelle mon père choisit d’y consacrer l’essentiel de notre villégiature. En quelques décennies, une poignée d’hommes – moins de dix en vérité – ont inventé le monde tel qu’il n’a cessé d’être. Ces hommes ont transformé notre espèce. Ils l’ont débarrassée de Dieu. La musique, le théâtre, les sciences, les lettres, le droit, le rêve de l’universalisme... en tout sens, la créativité humaine explosait et les fondements de la modernité étaient imaginés, assurant pour longtemps la domination de l’Europe puis de son extension américaine sur les autres continents. Ce fut fascinant, mon amour.


*


Quand je t’ai retrouvée, ce soir, il m’a fallu inventer un jeu pour ne pas t’embrasser. Je t’ai proposé de nous caresser jusqu’à épuisement. Les mains. Partout. Jamais nos lèvres. Je t’ai dit que c’était important et que même lorsque nous brûlerions, il faudrait s’en tenir à la règle, sinon un futur médiocre nous punirait. La détermina- tion initiale entre deux amants doit être impitoyable. À défaut, quelques années plus tard, il n’en reste rien. Tu as ri mais comme tu es superstitieuse et joueuse, tu as respecté le code. Tu as adoré.


*


Lorsqu’on me jeta dans un cachot, cela faisait des jours qu’au chevet de mon maître, je n’avais pensé à me nourrir. Mes ressources s’épuisaient et j’étais en permanence surveillé par quatre soldats, sans codétenu dans lequel j’aurais pu puiser. Le comble était le bâillon de fer imposé pour que je ne puisse livrer de secrets à quiconque. Il verrouillait les portes de mon pouvoir. 





Richard Malka est né en 1968. Il est avocat au barreau de Paris et scénariste de bandes dessinées.

Le voleur d'amour est son deuxième roman





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