Madeleine Assas
- Éditeur : Actes Sud (3 février 2021)
- Langue : Français
- Broché : 374 pages
- Première sélection Prix Orange
Le doorman, c’est quarante ans de la vie de New-York, entre le point fixe du 10 Park Avenue et les déambulations à la découverte de la diversité de la ville. Diversité des quartiers, qui sont autant de villages avec une identité propre, et diversité temporelle, qui modifie les murs et les populations.
Il a fait partie des migrants algériens qui ont laissé derrière eux biens et familles. Après un court passage en France, c’est l’Amérique qui l’accueilli, et une belle rencontre lui vaudra cet emploi de portier, sur la grande avenue. Un poste en or pour cet observateur discret, qui n’ignore rien des histoires qui s’écrivent derrière les portes des quarante étages de la tour.
Malgré la force de l’amitié qui le lie à Salah, son compagnon de marche, il est seul, sans le regretter, peut-être en raison des liens solides que les confidences de résidents ont créés.
Ce roman est aussi celui de cette ville, si démesurée et si cosmopolite, et qui pourtant se décline en une multitude de villages où quiconque peut se sentir à la maison. Little Italy, que grignote peu à peu Chinatown, Harlem, Roosevelt Island, Staten Island, autant de sites si différents les uns des autres.
Les années passant, surgit la crainte de voir écrit une fois de plus l’effroyable agression qui a terrassé la ville. 2001, et la fin du colosse aux pieds d’argile comme le dit la chanson.
C’est un très bon moment de lecture, parce que j’aime cette ville de tous les excès, mais aussi parce que la discrétion et le sens de l’observation du narrateur font de ce premier roman un voyage plaisant.
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