Alexis Le Rossignol
- Éditeur : Plon (14 janvier 2021)
- Langue : Français
- Broché : 192 pages
- Première sélection Prix Orange
Loin des dorures et des richesses des grandes villes, dans une petite ville sans attrait, et tentant de comprendre le fonctionnement du monde qui l’entoure, Antonin est bien seul. Des parents au mieux silencieux, qui n’ouvrent la bouche que pour le rabrouer ou émettre des commentaires basiques devant le flux des images du petit écran allumé en permanence, des copains qui semblent, eux, être insérés correctement dans l’ordre du monde, une petite amie potentielle qu’il n’ose aborder : le quotidien est une suite d’heures mornes. Même le foot ne servira pas à l’intégrer dans un groupe, après un but contre son camp !
Alors Antonin ose braver l’interdit et sèche les cours pour se rendre aux obsèques d’un camarade de classe, dans la voiture de la mère de cette fille dont il rêve …
Chronique d’une jeunesse qui se cherche, d’une solitude adolescente, d’une pauvreté autant matérielle que culturelle, que l’auteur expose avec beaucoup de tendresse et d’empathie pour les personnages, quels qu’ils soient, sans s’acharner sur ces victimes d’un passé lui-même vide et de désillusions depuis longtemps oubliées, pour laisser la place à un quotidien routinier et stérile.
Les mots manquent et le vide qu’ils ne comblent pas est remplacé par des subterfuges, alcool, jeux, qui font oublier quelques heures l’ennui ou les regrets, en cautionnant l’immuabilité.
C’est un tendre état des lieux de la France des invisibles, embarqués dans le train de la vie, mais sans place assise. Sans jugement, sans ironie. J’ai beaucoup apprécié ce roman social.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire