Eléonore Pourriat
- Éditeur : JC Lattès (27 janvier 2021)
- Langue : Français
- Broché : 252 pages
- Première sélection Prix Orange
Joy et Stella. C’est Joy qui parle. L’enfant privée tôt d’une mère, et si dévastée qu’elle en occulte plusieurs années de sa vie. Rencontrer Stella, c’est revivre. Les deux amies que l’on prend pour des soeurs vivent des années de lycée intenses, portées par leur connivence fusionnelle, et leur culte pour David Bowie. Jusqu’à la rupture, soudaine, aussi définitive que leur amitié a pu l’être.
Joy, une deuxième fois abandonnée, questionne, cherche, refait l’histoire que son entourage élude avec beaucoup de zèle.
Ce qu’elle ignore, le lecteur l’apprend cours des chapitres qui s’intercalent entre ceux consacrés à sa quête. Et ceux-là ne sont pas passés au filtre de la subjectivité, puisque l’histoire est dite par l’auteur.
Trente ans plus tard, Joy envoie un mail à son amie d’enfance.
Ce roman traite avec délicatesse de l’amitié sans concession des adolescents, qui s’illusionnent d’une éternité promise. Il faut une raison majeure pour que se brise le lien. Et les dégâts sont d’autant plus profond pour Joy qu’elle porte encorne les stigmates de l’abandon maternel.
Reste la figure ambiguë du père, présent depuis toujours, auréolé d’une gloire telle que peut la concevoir un enfant. Alors comment faire la part entre le héros et le traitre ?
Cette narration alternée donne du relief au récit dont l’intensité grandit au fil des pages avec des chapitres de plus en plus courts et plus denses en révélation. On se prend au jeu de cette recherche de Joy mais l’issue questionne jusqu’à la fin.
Très bon roman sur les passions de la jeunesse et le mal qui rode.
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