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Une gifle ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Marie Simon




  • Éditeur : Editions Autrement (20 janvier 2021)
  • Langue : Français
  • Broché : 258 pages
  • Première sélection Prix Orange









D’un côté, Antoine, l’enfant méprisé, négligé, au nom d’une éducation revendiquée, sans amour, sans la moindre trace d’une affection, déléguée après quelques années à un pensionnat. Parcours d’autant plus dramatique qu’un traumatisme majeur sera gardé sous silence.  Alors, sans illusion d’une quelconque reconnaissance de son père, l’enfant puis le jeune adulte s’en sortent plutôt bien, si l’on exclut les additions multiples. 


Pour Elle, ce sont les violences physiques qui feront le lit d’une personnalité fragile, en perpétuel combat avec les troubles alimentaires. 


Est-ce la fatalité ou l’attirance mutuelle liée au  fait que les victimes se reconnaissent sur les éléments d’un langage non verbal ?


De ces deux enfances martyrisées, quel projet commun peut-on espérer ? Comment unir ces silences, d’un passé maudit et tu, et comment échapper à ce modèle éducatif ? Comment ne pas revivre et ne pas reproduire pour soi-même ou pour ses enfants les erreurs passées ? 


C’est avec une grande empathie pour ses personnages que l’auteur restitue leur histoire, séparément puis ensemble et malgré tout ils sauront en faire une histoire d’amour, au moins pour une période qui est celle de la passion et avant que les démons ne s’emparent à nouveau de leur vie. 


Certes le texte est sombre, mais n’ôte pas tout espoir de reconstruction. Et le charme de l’écriture, concise, et persuasive en fait un bon roman de ce début d’année.




Comment cela se fait qu'on puisse ne pas vouloir voir son fils?
Comment c'est possible d'aimer quelqu'un et de ne pas aimer les enfants de cette personne, je veux dire aimer vraiment ?–Pourquoi maman qui ne supporte pas qu'on me parle mal ne dit rien quand c'est à elle qu'on parle mal–pourquoi les gens donnent des gifles ?

*

Parfois, les douleurs familiales, les maltraitance enfouies, les silences qui ont duré reproduisent la violence. Souvent, ce genre de violence s'amplifie, et crée un cercle vicieux dont il devient de plus en plus difficile de s'extraire. 

*

Je pourrais lui dire que certains soirs, quand je fume à la fenêtre de l'appartement, j'attends que sa clé tourne et qu'elle rentre. Que ces soir-là, quand le soir tombe sur les toits de Paris, le ciel est presque à portée, il n'y a aucun nuage. Au lieu de ça, je ne dis rien et les bus continuent de filer dans la rue, en bas.





Marie Simon est née en 1981 à Toulouse, et vit à Paris. 
Depuis 2010, elle publie des textes courts dans les revues Le Zaporogue, Bordel, Borborygmes, La Revue Littéraire, et Rouge Déclic. 





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