Abonnés

La sacrifiée du Vercors

 François Médéline





  • Éditeur : 10 X 18 (4 mars 2021)
  • Langue : Français
  • Poche : 198 pages
  • Première sélection Prix Orange





La fin d’une guerre ne signifie pas, loin de là,  un retour immédiat à des jours apaisés. Les règlements de compte, les erreurs de jugement qui entraînent des réajustements de dernière minute troublent ces périodes. Le commissaire Duroy, missionné dans le Vercors pour transférer une espionne, s’attarde finalement sur le secteur : une femme a été violée, tondue et tuée, et un italien tatoué risque fort d’être désigné comme le coupable idéal, et subir les conséquences d’une épuration extra-judiciaire brutale et aveugle. Et ce d’autant plus que la vengeance ainsi assouvie est une aubaine pour protéger les vrais coupables. 


L’histoire est romancée, mais s’appuie sur des éléments autobiographiques, comme l’explique l’auteur en exergue.


Le récit rend bien compte de l’ambiance trouble et malsaine de cette période. De l’occasion unique  pour des invisibles de se retrouver dans la lumière en tant que héros auto-proclamés, aussi dangereux que dérisoires. 


Mené comme une enquête policière, le roman reste cependant un témoignage historique. Si la lumière est faite sur le crime rapporté, combien d’autres sont resté impunis? 


Intéressante lecture, belle écriture. 




Le conducteur de la Peugeot 402 Légère a 33 ans. Il porte une veste grise, une chemise humide, une cravate courte, bordeaux. Sa veste en lin est chiffonnée. Il monte de Lyon. C'est la canicule en bas, 37°C. Il a fait trois heures de route et passé huit barrage. Il a sué.

*

Plus haut dans les trois vallées, la cloche de Saint-Julien se balance dans son beffroi. Le premier coup retentit. Il descend le vallon pendant que le deuxième percute le métal. Les douze coups sont frappés. Ils fondent sur la montagne et s'entremêlent, sans jamais parvenir à surmonter la falaise. L'italien allait le chien suffoque. Le jeune Robert avance, ses pieds raclent le sol, soulèvent les aiguilles. Fusil en joue, il vise. Quand il arrive à deux mètres de l'italien, il lui reste quatre cartouches dans le chargeur.  Judith se dit que son procès se résume ra bientôt à une balle dans le front. Plus haut, le soleil brûle la roche. Au milieu de la falaise, la vierge du Vercors attend que la nuit vienne.






François Médéline est romancier.

Il émigre à Romans-sur-Isère à onze ans. Il y suit ses études secondaires et fait son apprentissage du rugby et du grec ancien. 

Il est diplômé de l'Institut d’Étude politique de Lyon où il a été chargé d'enseignement et de recherche (en particulier en sociologie politique).





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Article le plus récent

Le temps d'un visage ⭐️⭐️⭐️⭐️

Articles populaires