Violaine Schwartz
- Éditeur : P.O.L (4 mars 2021)
- Langue : Français
- Broché : 272 pages
C’est une expérience particulière que nous relate ici Violaine Schwartz, avec un talent qui rassure quant aux conséquences d’un tel accident : la rupture d’un anévrisme cérébral, avec même un pronostic immédiat pessimiste : plus de marche autonome, et des séquelles au niveau du langage. Si cette histoire est un roman, inspiré de son expérience, elle représente malgré tout le pire pour cette amoureuse des mots et de la langue, que j’écoutais naguère sur France-Culture, lorsque nous avons encore la chance de pouvoir chaque semaine nous réjouir avec la bande des Papous dans la tête.
Rééducation orthophonique et stimulation motrice ont fait des merveilles et si le manque du mot semble de temps à autre se manifester dans les échanges avec son entourage, on peut se rassurer, le récit est riche et clair. C’est au cours la période d’amélioration que s’est manifestée la nécessité de s’isoler du bruit, de la foule et des sollicitions incessantes. La narratrice se refuge dans sa maison des Pyrénées, seule, ou presque, les plus proches voisins sont à quelques minutes de marche, des squatters, des amoureux du retour à la terre, des minimalistes, simples et surtout pas au courant de la mésaventure de notre exilée. Et c’est très agréable de ne pas percevoir les regards de sollicitude et de pitié qui l’ont poursuivie jusqu’alors, et qui ont dangereusement gravé en elle un manque de confiance et une obsession de la rééducation.
Bien des angoisses la stressent , et les insomnies sont encore présentes, mais le séjour et ses embûches la conduisent vers une autonomie revendiquée.
C’est aussi l’histoire d’une belle rencontre, avec la voisine, une marginale qui vit dans une cabane, seule, et qui raconte, l’histoire de sa vie et de ce qui l'a amenée là.
Une belle narration, qui nous confronte avec la vanité de nos existences et de leur fragilité qui en fait toute la préciosité.
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