Sophie Henrionnet
Éditeur : Editions du Rocher (5 mai 2021)
- Langue : Français
- Broché : 208 pages
#Plusimmortellequemoi #NetGalleyFrance
L’histoire s’ouvre sur un dialogue à sens unique, de ceux qui naissent et se développent en confidences simplement ponctuées d’encouragements à poursuivre…Si Mathilde interpelle son interlocutrice par son prénom, c’est un artifice :
«Je vous vois déjà retenir un soupir, c’est que moi aussi je commence à vous cerner, Docteur. Ou Dorine, puisque vous ne voyez pas d’inconvénient à ce que je vous appelle Dorine durant nos séances? » Patiente , mais refusant de perdre le contrôle de la situation...
Le décor est donc planté, mais le mystère est encore entier sur les raisons qui ont amené cette jeune femme au langage expressif et élaboré à se confier à une professionnelle. Et c’est peu à peu, à pertes touches que le tableau se complète : où sommes-nous, que s’est-il passé, et de quel genre de folie souffre notre narratrice ?
Le récit est très bien construit , amenant le lecteur à découvrir pas à pas, avec de fausses pistes adroitement proposées, toute l’histoire.
Les résidents, compagnons d’infortune font partie du décor, de la « colocataire » parano, au perroquet incarné, tous réunis lorsque Mathilde leur propose des séances de lecture à voix haute. On a même un embryon d’enquête policière, où les victimes sont des culottes disparues.
La gravité du thème n’exclue pas un ton presque guilleret, comme si la narratrice oscillait entre fanfaronnade et barrière de défense utilisant l’humour, ce qui rend le récit très agréable à lire.
Merci à Netgalley et aux éditions du Rocher
Pour Ruben je suis déjà un fossile ! Je ris jaune, curieuse de voir comment mon ado gérera son début de calvitie dans une vingtaine d'années. Sujet que mon mari évite par ailleurs avec le plus grand soin , Pensez-vous ! Monsieur prétend qu'il ne se dégarnit pas, non mais que c'est son cheveu qui s'appauvrît !*J'en suis pleinement consciente, vous devez avoir quantité de patients à fouetter -humour - mais je glisse ça ici car tout autant consciente que votre mémoire est bien meilleure que la mienne et, si toutefois j'oubliais, rappelez-moi de revenir sur le sujet de l'intuition lors d'une de nos futures séances. Je n'ai pas l'ombre d'un exemple à avancer, mais plus j'avance en âge plus je suis intimement persuadée que certains moments, certaines rencontres ont une incidence profonde sur notre trajectoire ou sur ce que certains nommeraient « destinée ».*En provoquant la poussée du détonateur sur le dos de ma main, cet événement m'a obligée à glisser une césure dans l'écriture de mon existence, à modifier la foulée de ma propre marche dans cette existence. Ce fait, ou cette absence de faits, devrais-je dire, m'a forcée à la lucidité. Désormais chaque matin, j'ouvrais les yeux non pas sur la lumière à portée de main, non sur les possibles accessibles, mais sur l'épaisseur du brouillard qui me séparait de tout cela. Dans ma mélodie quotidienne je n'entendais soudain plus les notes, mais le silence et les soupirs.Sophie Henrionnet est une romancière française.
Elle a hésité pendant longtemps entre des études médicales et littéraires. Elle a exercé le métier de chirurgien-dentiste avant de se consacrer à l'écriture.
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