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Le roman de Jim ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Pierric Bailly





  • Éditeur ‏ : ‎ P.O.L (4 mars 2021)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 256 pages







« C'est elle qui est partie mais c'est lui qui me manque

Ce tout petit garçon qui n'était pas de moi

Mais qui avait su lier mon âme saltimbanque

Avec sa tête dans mon cou, avec son rire dans sa gorge

Ne plus l'avoir contre ma joue, ça me rend malheureux »


Cette chanson des années 70 pourrait constitue la bande-son du Roman de Jim, même si d’autres sonorités retentissent au cours des pages. 


Quand il a fait pour Florence une place dans sa vie, malgré leur différence d’âge, et malgré tout ce qui les séparait, il a accueilli comme un cadeau ce ventre rond, cet enfant futur, l’oeuvre d’un autre. Et quand le petit est né, tout s’est naturellement enchaîné et c’est un immense amour qui les a reliés, ces deux-là. Sans question, sans explication, remise à toujours plus tard. Jusqu’au jour où le géniteur réapparaît dans le décor…


Si la gare Part-Dieu occupe pour un temps la scène, c’est la montagne et la nature qui dominent dans le décor. Une vie rurale  qui exerce irrémédiablement son emprise, au point d’y revenir de plus en plus souvent. 


Le narrateur est un type simple, rien de remarquable, quelques erreurs de jeunesse, aucune certitude et aucune forfanterie, mais une seule obsession, ce petit garçon qui grandit près de lui. Et c’est extrêmement touchant.


L’écriture est comme le personnage, simple, et sans fioriture. Elle dit les sentiments, elle dit le quotidien, et elle dit le manque. Et derrière les sentiments, c’est toute la question de l paternité, de sa genèse et de sa fragilité.



Très belle découverte.



Je serai peut-être moins tolérante s'il s'agissait de la mère d'un autre, si je ne la connaissais pas, si ce n'était qu'une vieille grincheuse anonyme comme on n'en voit aux infos. Mais c'est ma mère. Finalement je suis comme le raciste qui déteste tous les arabes sur son voisin, moi je déteste tous les racistes sauf ma mère.

*

Aurelie avait du mal à comprendre, mais on comprend pas toujours la vie des autres. On commente, on juge à l'emporte-pièce, on se dit qu'on ferait pas les mêmes choses si on était à leur place, mais ça ne sert à rien, puisque justement on est pas à leur place.




Pierric Bailly est né en 1982 dans le Jura. Le Roman de Jim est son sixième roman

 


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