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Blizzard ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Marie Vingtras




  • Éditeur ‏ : ‎ L'Olivier (26 août 2021)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 192 pages







Bess est sortie dans le blizzard. En Alaska, c’est une erreur de débutante ou de touriste. Pire, en voulant relacer ses chaussures, elle a perdu de vue le petit Thomas. Le retrouver dans cette purée de pois glaciale est à la fois impératif et impossible.


Un par un, les personnages prennent la parole et à chaque fois ajoutent une pierre à l’édifice : une partie de leur histoire et de celles des autres rares humains à vivre sur ce territoire hostile. Pour des révélations terribles, que l’on découvrira peu à peu, au rythme de la disparition du voile qui masquait contours et reliefs.



Premier roman court mais d’une redoutable efficacité. Chaque mot, chaque phrase sont choisis et placés là où l’histoire prendra tout son sens.  Et pourtant, l’intrigue est solide, et les personnages bien cernés : on reconnait leur petite musique stylistique à chaque début de chapitre, et le courant original de leur pensée.


Les souvenirs laissent place à l’action, à la fin du roman,  le point de non retour de l’histoire commune des personnages ayant été atteint.


J’ai beaucoup apprécié ce premier roman, pour son intrigue et son décor métaphorique, qui noie le lecteur dans un brouillard inhospitalier jusqu’a ce que la lumière, fût-elle violente, surgisse.



Je l'ai perdu. J'ai lâché sa main pour refaire mes  lacets et je l'ai perdu. Je sentais mon pied flotter dans ma chaussure, je n'allais pas tarder à déchausser et ce n'était pas le moment de tomber. Saleté de lacets. J'aurais pourtant juré que j'avais fait un double nœud avant de sortir. Si Bénédict était là il me dirai que je ne suis pas suffisamment attentive, il me signifierait encore que je ne fais pas les choses comme il faut, à sa manière. Il n'y a qu'une seule manière  de faire, à l'entendre.

*

La guerre reste de la guerre. Elle terrifie et galvanise en même temps. Elle banalise le fait que vous puissiez tuer d'autres êtres humains, juste parce qu'on vous a dit que vous aviez une bonne raison de le faire, que vous étiez le tenant du bien contre le mal. Il y a toujours une bonne raison pour justifier que nos enfants se fassent sauter sur des mines, pour qu'ils revienne écharpés, silencieux comme des ombres, incapables de mettre des mots sur ce qu'ils ont vu.




Marie Vingtras est une écrivaine française née en 1972. Elle emprunte son nom de plume à Arthur Vingtras (1855-1929), de son vrai nom Caroline Rémy, une journaliste et écrivaine française connue comme la première femme à diriger un quotidien de renom, le journal intitulé Le Cri du peuple. 
(Source : Babelio)







 


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