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King Zeno

 Nathaniel Rich





  • Éditeur ‏ : ‎ Le Seuil (9 septembre 2021)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 432 pages
  • Traduction (Anglais) : Camille de Chevigny
  • Sélection Septembre Prix Elle








A La nouvelle Orléans, en 1918, tout le monde parle de ce chantier pharaonique, la construction d’un canal qui reliera le lac Pontchartrain au Mississipi, et le projet en effraie plus d’un, comme une prémonition de ce que les ouragans  provoqueront en 1965 et 2005.



Mais d’autres inquiétudes transparaissent à travers les coupures de presse, un tueur à la hache rode dans la ville s’attaquant dans un premier temps aux épiciers. Un détective et un ancien vétéran hanté par des souvenirs amers de la guerre en Europe, relèvent le défi de démasquer le coupable et de faire le lien avec cette lettre qui menace la population si les hôtels n’accueillent pas des orchestres de jazz pour animer leurs soirées ! 


Ideal Izz rêve de partager cette culture d’une musique nouvelle, qu’il fait vivre le cornet à la bouche : mais le « jass » met du temps à se créer une place dans la culture locale et les maigres cachets ne nourrissent pas l’homme et sa compagne, le contraignant à commettre quelques méfaits.


C’est à cette période déjà bien agitée que s’invite la grippe espagnole qui fera 500 000 morts aux USA, et qui débarquera à la Nouvelle-Orléans, provoquant un débordement des hôpitaux.


L’enquête policière est une trame de fond pour ce roman foisonnant, par le nombre de personnages et la multiplicité des thèmes abordés, du racisme, à la mafia, de la musique aux séquelles de la guerre, avec une virtuosité remarquable. 


La construction est habile, comme le montre la façon subtile de passer d’un chapitre à un autre, laissant penser un instant que l’on retourne un personnage précis, pour découvrir quelques lignes plus loin qu’il s’agit d’un autre.,


Un polar ambitieux, agréable à parcourir, suscitant la peur, mais aussi l’enthousiasme pour cette musique naissante et si entraînante, rendant ainsi hommage à ceux qui y ont cru. 




Et si ce n'était pas un délire éphémère, les convulsions d'une ville affolée par un détraqué masqué–et par une vaste épidémie, la prohibition imminente de l'alcool, le traumatisme d'une guerre mondiale–, et si c'était une révélation ?

*

Ceux de la maison appelle ça l'instinct. Pas le sens, le don ou le talent : l'instinct. Si on ne l'a pas, impossible de faire semblant. Savoir déceler la part de vérité dans un mensonge.*

*

Une seule chose différentiait l'épicerie Rosetta de toutes les autres épiceries : il n'y avait pas d'épicier.







Né en 1980, Nathaniel Rich vit à la Nouvelle-Orléans. Il est journaliste pour le New York Times




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