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Revenir fils ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️❤️

  Christophe Perruchas




  • Éditeur ‏ : ‎ Editions du Rouergue (18 août 2021)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 288 pages








Il a quinze ans. Les copains, les filles, le collège rythment sa vie, et si des silences tiennent lieu d’échanges à la maison, l’ordre des choses est respecté. C’est lorsque le destin, la malchance ou un malaise plus profond enroule la 304 familiale autour d’un platane, que tout bascule.


Son discours alterne avec celui de sa mère, alors que les premiers symptômes apparaissent, un refus de jeter ce qui pourrait encore servir, des piles de journaux, des objets récupérés. Le  syndrome de Diogène n’est que la partie émergée de l’iceberg, jusqu’au jour où celle qu’on n’appelle plus maman, s’échappe sur l’autre rive, et le voilà « orpheliné » de son vivant !



Vingt ans ont passé et nous le retrouvons père de famille, chargé d’âmes, uni à Sandrine dans une relation complexe. Les vacances aux confins de la Bretagne conduisent presque involontairement ses pas vers la maison de son enfance…


Un roman magnifique, une histoire de piété filiale, l’amour maladroit d’un garçon pour une mère qui l’ignore, les pensées figées sur un petit lit blanc et vide. 


L’écriture est sublime, virtuose. Les petites phrases qui éclairent un objet, un décor d’une lumière telle qu’elle révèle une évidence que les mots ont créés, sont réjouissants. Même un téléphone mobile peut s’animer d’une vitalité insoupçonnable !


J’adore aussi les témoins d’un époque pas si lointaine, mais tout de même révolue, le SUMA, l’Antésite ….


Un coup de coeur pour ce deuxième roman.





Les boîtes de Nesquik, on ne les jette pas. Dedans, quand elles sont vides, on met des épices, des condiments, de la farine. Ou du sucre. Mieux, on les habille d’une sorte de tissu plastique. On colle bien, on évacue les bulles d’air. Et puis on les aligne sur la table de la cuisine, les trois, cinq ou huit boîtes qui débutent la collection, on a attendu d’en avoir plusieurs pour acheter suffisamment de ce tissu autocollant. Avec des petites fleurs, dans les tons rouges, marron et orange.

*
On n’est pas folle, on voit bien que quelque chose cloche, l’ambiance est lourde derrière la feuille affichée à l’entrée Merci de ramener les casiers à verre. On avoue qu’on en a un, celui que le directeur a vu, à quoi bon mentir, on promet de le rapporter la semaine prochaine.

Il en manque deux. Même Paul nous regarde, mais on contrôle la respiration, par le ventre, on gonfle, ça fait descendre les battements du cœur. Paul, il nous regarde, ça c’est sûr, mais peut-être pas à cause du casier, on ne sait pas bien, ses yeux qui s’arrêtent longtemps, souvent, dans l’ouverture du chemisier. On respire encore avec le ventre, mais on doit avoir des plaques rouges, en plein sur le cou. Il faut qu’on sorte deux minutes, prendre l’air.

Pardon.


*


Bagdad, Bag-dad, à force de côtoyer Sandrine et son humour franco-anglais, le sac que j’imagine plein de pères, sers-toi. C’est sans doute à cause de mon histoire, qui d’autre, à part un orphelin, entend sac de père tous les soirs à vingt heures, tous les jours depuis quatre ans ?







Directeur de création, Christophe Perruchas a travaillé dans quelques grandes agences de publicité parisiennes. 

Après Sept Gingembres, Revenir fils est son deuxième roman.






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