- Éditeur : Grasset (12 janvier 2022)
- Langue : Français
- Broché : 240 pages
- #Lesmédusesnontpasdoreilles #NetGalleyFrance
Malgré son obstination à nier l’évidence, la narratrice sombre peu à peu dans un chaos qui l’isole de son entourage. Les sons ne lui parvient pratiquement plus, et avec eux le sens et le jeu des échanges. La lecture labiale n’est pas suffisamment discriminante et les autres issues font l’objet d’un long débat intérieur.
Faut-il se résoudre à intégrer le monde du handicap en s’astreignant l’apprentissage de la langue des signes, qui élève une frontière infranchissable entre les pratiquants et le reste du monde ?
Ou se tourner vers la technologie, et y laisser une part de sa liberté et de son âme ?
C’est ce débat qui alimente le récit, retraçant le combat féroce de cette jeune femme qui, loin de tirer profit de sa particularité, la cache aux yeux des autres. Le déni l’entraine dans une gestion de plus en plus complexe des relations, qu’elles soient amoureuses ou professionnelles.
L’isolement inéluctable est partiellement compensé par les amis imaginaires prêts à occuper le devant de la scène dès que la situation est embarrassante.
On perçoit parfaitement le ressenti de la narratrice qui s’épuise à comprendre et à interpréter les sons de plus en plus ténus qui lui parviennent.
L’attitude peu empathique d’un entourage qui s’agace de devoir répéter est également très bien restituée.
C’est parfois un peu confus, lorsque l’imagination et la réalité se confondent. Effet peut-être voulu pour immerger le lecteur dans cette ambiance de doute permanent où l’absence de perception conduit à reconstruire une logique, au risque de se fourvoyer.
Un premier roman plutôt réussi, avec cet écueil de passages sibyllins qui perturbent la lecture.
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