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Olive, enfin ⭐️⭐️⭐️⭐️

Elizabeth Strout

Traduction (Anglais) : Pierre Brévignon)










On la retrouve 13 ans après que sa première apparition littéraire a valu un prix Pulitzer à sa créatrice. Olive Kitteridge a vieilli, et les angles se sont un peu arrondis, elle reste malgré tout cette femme abrupte et sans concession, qui lui ont valu par le passé autant de respect que d’aversion.


Son mari est décédé, les avantages de la solitude ne compensent pas ses inconvénients . Il en est de même pour Jack, un ex-prof de fac qui avait mal anticipé les conséquences d’un flirt sur le lieu même de son travail. Ces deux veufs échoués sur le continent de l’isolement unissent leur destin.


Les années passent avec les chapitres et avec elles la preuve que la vieillesse est un naufrage et un gouffre sans fond où chute l’amour-propre. Avec la déchéance physique , le cortège des disparitions en série. 


Comme dans le roman précédent, Olive apparaît au centre de certains chapitres pour n’être qu’une connaissance plus ou moins proche d’autres héros du quotidiens. L’auteur reprend cette forme de narration qui fait de l’héroïne à la fois le personnage central et un fil rouge, qui permet de décentrer le point de vue et s’attacher à d’autres destins, qui reflètent l’évolution de la société américaine jusque’à nos jours puisqu’on y entrevoit la silhouette d’un président aux cheveux orange. 


Lu avec plaisir, avec ce sentiment de familiarité induit par l’apparition de personnages déjà entrevus dans le premier opus.


25 Août 2021   Fayard    368 pages




Un samedi de juin, en début d'après-midi, Jacques Kennison mit ses lunettes de soleil, prit place dans sa voiture de sport après avoir baissé la capote, passa la ceinture de sécurité sur son épaule et son ventre proéminent, puis mit le cap sur Portland – à  près d'une heure de route –pour acheter un gallon de whisky sans risquer de tomber sur Olive Kitteridge à la supérette de Crosby, dans le Maine.

*
Olive avait encore sa voiture, mais ce jour là, elle avait décidé de prendre le van, car son ami Edite, qui habitait à Maple Tree depuis quelques années, lui avait récemment conseillé de sympathiser avec les autres résidents. « Oui, bah… Qu'ils commencent par sympathiser avec moi », avait-elle répondu.





Elizabeth Strout, née le 6 janvier 1956 à Portland dans le Maine, est une romancière américaine. Elle a reçu le Prix Pulitzer 2009 pour Olive Kitteridge.  Elle est aussi l'auteur de Tout est possible 






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