Abonnés

Les ailes collées ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Sophie de Baere











Dans cette petite ville côtière, quelque part à l’Ouest, la famille Daumas cache son jeu. Certes la villa est belle, les signes extérieurs de réussite ne manquent pas, mais les deux enfants vivent un enfer. La mésentente des parents, l’absence du père, et l’alcoolisme de la mère font de Paul l’homme de la maison, celui qui compense les insuffisances des parents.


Paul vit un autre drame : la douleur de lire la déception dans les yeux de son père d’avoir engendré ce garçon chétif et bègue. 


Il faudra une  rencontre d’où naîtra une profonde amitié pour que Paul s’affirme et trouve une raison de vivre. Joseph modifiera sa vision du monde et lui ouvrira les yeux  sur ses propres aspirations. Jusqu’au drame…


L’intrigue est adroite, et le cheminement qui conduit à la scène inaugurale annoncée dans le premier chapitre est suffisamment complexe pour ne pas se laisser deviner rapidement.


On s’attache aux deux personnages, dont la richesse et la singularité les exposent bien sûr aux risques de la bêtise ordinaire. 


Les secrets qui hantent et pourrissent les fondations des familles sont ici au coeur de l’histoire, réaffirmant s’il en était besoin la nécessité de ne pas les laisser s’enkyster et ruiner ainsi des destins qui se fondent sur des mensonges.


Beaucoup de sensibilité dans l'écriture, qui ne juge jamais mais analyse avec délicatesse les sujets de la marginalisation, de l’homosexualité et du harcèlement. 



384 pages Lattès 2 février 2022

Sélection Prix Orange du livre 2022





Joseph est Paul possédaient les candeurs et les faiblesses de leur âge. Ils se comprenaient et même quelquefois, s'il leur arrivait de ne pas se parler durant de longues semaines, ils n'en avaient pas besoin. Ils se contentaient d'être.

*

L'été 83 s'étira ainsi, fuselé de ces bonheurs simples et inédits. Crépitement de petites blagues, de langages secrets, de musiques partagées et de siestes crayeuses au bord de l'eau.

*

A quel moment l'existence se met à fuir entre nos doigt, les genoux à ployer sous la fatigue, le silence à faire un bruit qui éreinte. Est-ce qu'un matin, on croise soudain la vieillesse et ses lignes de fuites dans un miroir ? Ou bien celle-ci nous atteint-elle toujours par bribes, nous enlaçant de manière lente, insidieuse, implacable ?






Sophie de Baere a étudié la philosophie.

Mère d'un fils, elle vit et enseigne dans une école élémentaire à Nice. 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Article le plus récent

Navarre ⭐️⭐️⭐️⭐️

Articles populaires