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Au café de la ville perdue ⭐️⭐️⭐️

 Anaïs Llobet 











Une destination peu commune pour ce roman qui se déroule sur une quarantaine d’année. Un tout petit territoire , qui fait peu parler de lui et pourtant, l’histoire l’a peu épargné. Il s’agit de la petit île de Chypre marquée par les difficultés de cohabitions de deux communautés, les chypriotes grecs et les chypriotes turcs. La scission qui a conduit à une partition du territoire a été responsable d’une guerre sanglante et de l’installation d’une haine héréditaire inaccessible à toute négociation.


Nous suivrons l’histoire chaotique de l’île à travers le destin de deux familles et de l’amour impossible d’Aridné et de Ioannis, renouvelant le drame des Montaigu et des Capulet. 


Très intéressant sur le plan historique, car ce conflit durable et violent n’a pas été très médiatisé. La situation complexe de l’’île sous-tend pourtant un contexte politique particulier, opposant la Turquie et la Grèce. 


Par contre l’histoire familiale est difficile à suivre. Les nombreux personnages et les époques se mêlent, en une confusion que l’auteur tente de dissiper en restituant, jusqu’à la fin du récit, la place respective de chacun.


Lecture mitigée donc, appréciée pour les connaissances historiques et politiques, moins pour l’histoire romanesque. 


327 pages L'observatoire 5 janvier 2022 

Sélection POL 2022





Le mouvement avait lutté pour l'indépendance de Chypre ; la plupart des amis de Georgios en avaient fait partie. Il militaient désormais pour l’Enosis, la réunion de Chypre avec la Grèce, ce qui excluait d'emblée les Chypriotes turcs de tout projet national. Au point que beaucoup d’entre eux considéraient désormais le Taksim, la partition de l’île, comme l’unique solution.


*


J'avais cru le 14, rue Ilios éternel, comme le dit le Tis  Khamenis Polis. En réalité, tout changeait ; il n'y avait que l'écriture qui figeait les instants et prétendait les enraciner dans la mémoire. J'étais peut-être parvenu à sauver une maison, quelques souvenirs, une ville mais ce n'était qu'un artifice. Dans la vie, sitôt le livre refermé, l'oubli s’emparerait du reste.







Anaïs Llobet est née en 1988; Elle est diplômée de l'École de journalisme de Sciences Po. 






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